Vallée de la Parvati du 02 au 18/06

Nous arrivons à Bunthar dans la vallée de la Parvati, en Himachal Pradesh vers 8H du matin après une nuit de bus. Nous n’avons pas trop mal dormi car nous avions réservé un bus climatisé et confortable donc nous sommes aptes à entamer notre journée. Après le petit-déjeuner nous prenons à nouveau un bus local pour nous emmener à Kasol, un petit village un peu plus loin dans la vallée. C’est un village complètement tourné vers le tourisme, la longue rue centrale étant bordée de petits magasins de souvenirs, de restaurants, de guesthouses, d’agences de voyage et de centres internet. Pas très typique mais nous décidons de nous arrêter là pour la journée. En fait nous y resterons même 2 jours car le mauvais temps du lendemain n’incite pas vraiment à partir en exploration dans les montagnes. Du coup on fait comme tout le monde: bouffe, lecture et internet.

Le 04 Juin, le beau temps étant de retour nous partons en milieu de matinée vers Rashol, un petit village isolé dans la montagne à 3h de marche de Kasol et accessoirement de la route! Ca grimpe, ça grimpe encore et ça grimpe toujours. Nous passons de 1500 à 2500m d’altitude. En cours de chemin nous nous arrêtons dans un petit café posé là au milieu de rien, profitant du soleil et reprenant notre souffle. Mais de gros nuages commencent à s’amonceller au-dessus de nos têtes nous incitant à repartir avant qu’il ne soit trop tard. Et nous arrivons pile à temps: à peine les sacs déposés au sol qu’un énorme orage éclate. Le programme de la fin de journée est tout vu: au chaud sous la couette avec un bon bouquin, du chocolat (acheté à Kasol au cas où..)… et une bougie car l’électricité a sauté suite à l’orage. Nous restons sur le même rythme le lendemain car malgré le retour du soleil nous sommes pris de fainéantise et n’avons absolument pas envie de faire quoi que ce soit.

Le 06 Juin, après une matinée tranquille, nous trouvons enfin le courage d’aller nous balader sur les crêtes. En chemin nous nous arrêtons chez Djej et Ellie (un couple indo-australo-néo-zélandais) rencontrés la veille et qui vivent  la moitié de l’année dans une maison à 15 min de Rashol. Une fois arrivés au sommet, nous marchons quelques temps entre des cabanes construites en bois et bouses sèchées où vivent des familles isolées du reste du monde. Nous profitons aussi d’une jolie vue de la vallée en contrebas et respirons à plein poumons le bon air pur de la montagne. De retour à Rashol en début d’après-midi, nous décidons de redescendre directement à Kasol pour partir vers de nouveaux horizons dés le lendemain.

Le 07 Juin nous repartons à l’assaut des montagnes mais sur l’autre versant de la vallée, direction Grahan, un autre village isolé à 2H30 de marche de Kasol. La balade est plus buccolique, le sentier serpentant pendant plusieurs kilomètres le long de la rivière, dans la forêt de pins ou dans de petites prairies recouvertes de fleurs sauvages. Mais comme de bien entendu, au bout d’un moment il faut commmencer à grimper. Mike a chaussé ses jambes supersoniques et avale la cote sans aucun problème, mais pour moi c’est une autre histoire. Je suis toute courbaturée de notre descente à grande vitesse de la veille et la dernière heure me parait bien longue et bien fatiguante. Enfin, nous arrivons quand même à destination et découvrons un village vraiment rustique, où les gens vivent comme on vivait certainement il y a 50 ans dans les villages de montagnes en France. Le rez de chaussé des maisons est utilisé pour stocker le foin et abriter les animaux: vaches, chèvres, poules et chiens; tandis que les hommes vivent à l’étage au milieu des mouches et dans les odeurs d’étable. Arrivés dans la seule maison faisant office de guesthouse, nous apprenons que là non plus il n’y a pas d’électricité depuis 3 jours. Mike ne se démonte pas et se douche à l’eau froide (qui arrive directement du torrent!!) tandis qu’il demande gentiment un baquet d’eau chaude pour moi. Qu’il est galant. La pluie se joint de nouveau à la fête et ne cessera pas une seconde pendant plus de 36h nous cloitrant à l’intérieur: un bon bouquin, des cookies, une bougie et…au chaud sous la couette. On ne pourra pas dire qu’on manque de sommeil!

Le 09 Juin, le temps se lève un peu nous accordant quelques heures de soleil. Nous en profitons aussitôt pour faire une petite excursion vers des chutes d’eau accompagnés de Hukam, le patriarche de la famille qui nous héberge, qui nous montre le chemin. Notre timing aura été parfait car à la seconde où nous rentrons à la maison la pluie  recommence, ce qui nous contrarie un peu car nous avions pensé rentrer à Kasol dans la foulée. Et oui, nos livres sont finis, il n’y a toujours pas d’électricité et la perspective d’une nouvelle douche froide et d’une soirée à regarder le plafond n’enchante personne. Vers 15H30, à la faveur d’une accalmie, nous décidons de tenter le tout pour le tout et de rentrer au pas de course. Nous serons chanceux et réussirons presque à passer entre les gouttes. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour de la lumière, une bonne douche chaude et un bon film sur l’ordinateur!

Les deux journées suivantes nous font, bien contre notre gré, remettre un pied en France par l’intermédiaire de la déclaration des impôts sur le revenu!! Entre les problèmes de connection, notamment au site des impôts, les coupures de reseau et les coupures d’électricité, il nous faudra deux journées pour accomplir cette mission ingrate. Heureusement que le reste de l’emploi du temps n’était pas chargé. Nous retrouvons aussi Djej et Ellie, descendus de leur montagne quelques jours pour se « sociabiliser » et Mike en profite pour regarder le match d’ouverture de la coupe du monde qui commence.

Le 12 Juin nous levons le camp, direction Pulga un peu plus au loin dans la vallée. Mike se souvenait d’un petit village suspendu sur le flanc de la montagne, juste au dessus d’une rivière, mais quand nous arrivons  nous découvrons que le paysage a bien changé. Un projet de construction de barrage est en cours et de vilaines digues bétonnées ont recouvertes les basses collines verdoyantes. Il est trop tard pour changer de destination aujourd’hui. Nous grimpons vers Pulga en se disant qu’au pire nous irons voir plus loin demain. Mais une fois dans le village, l’affreux chantier disparait à nos yeux, nous trouvons une petite guesthouse sympa avec eau chaude, internet et TV satellite, l’argument qui fait flancher Mike: la coupe du monde continue. On finit par se dire qu’on ne va peut être pas être si mal ici. Et effectivement nous y resterons jusqu’au 18 Juin, jour de notre retour vers New Delhi. Qu’avons nous fait pendant ces 6 jours: rien. Absolument rien. Il y a pourtant plein de balades à faire dans la forêt, ou d’autres villages à découvrir, ou même des sources d’eau chaude mais nous sommes pris d’une crise de « glandouillite aigüe » et passons nos journées sur le toit terrasse quand il fait beau ou devant la télé du restaurant quand il pleut ou encore sur internet pour écrire le blog, entre autre. C’est les vacances quoi! De toute façon, Mike ne sait pas se reposer en bord de mer puisqu’il plonge donc avant d’arriver en Indonésie où il va pouvoir s’en donner à coeur joie, il fallait bien qu’il s’arrête un peu.

Le 18 Juin, nous prenons le chemin du retour vers New Delhi: nous grimpons dans une jeep jusqu’à Bunthar à l’entrée de la vallée puis comme à l’aller: 12 heures de bus de nuit. Puis une journée d’attente à New Delhi et en plein milieu de nuit direction l’aéroport pour entamer un parcours de 48 heures avant d’arriver en Indonesie