Tepuy Roraïma 22/11 au 27/11

On s’est décidé sur un coup de tête parce que Tom et Bruno nous ont dit qu’on ne pouvait vraiment pas louper ça! Alors nous voilà partis direction Le Roraïma. Après 16 heures de bus nous arrivons à Ciudad Bolivar en milieu d’après-midi et organisons notre expédition avec l’aide des gens de la Posada Don Carlos où nous séjournons.

Tout s’enchaine à merveille et notre départ est prévu pour le lendemain. A peine le temps de profiter d’une nuit de sommeil réparateur dans un vrai lit avant de prendre à nouveau un bus de nuit pour rejoindre Santa Helena, petite ville d’où part le trek pour le Roraïma.

Nous arrivons vers 7 heure du matin et le départ est prévu pour 9 heures. Six jours de trek aller-retour et de merveilleux paysages nous attendent, nous sommes tout énervés! Nous faisons petit à petit connaissance avec les autres personnes du groupe dont Jean Baptiste et Emilie, un couple de français en voyage pour six mois. Nous sommes douze: Josu alias le « Doc », Ezeckiel, Paul et sa femme Béatrice, Belize et sa maman Belgica (tous sont venezueliens), Carina une allemande, Ronan un irlandais, JB et Emilie et nous.

Tout le monde à l’air sympa ce qui est plutôt réconfortant étant donné que nous allons passer une semaine ensemble dans des conditions sommaires. Après deux heures de route nous arrivons enfin en vue du Roraïma qui s’élève majestueusement au milieu de la savanne environnante. Les plus vieilles roches au monde (1,5 à 2 milliards d’années), 2700 mètres d’altitude, des parois abruptes, des cascades à franchir et un long chemin pour y arriver. Cela me parait impossible et pourtant je sais que nous y allons!

Dés le premier jour le groupe se scinde en deux durant les heures de marche. Il y a les sportifs comme « Le Doc »P1090656.JPG, Carina et Ezekiel qui sont toujours en tête et qui feront quasiment toutes les étapes en moins de temps que prévu. Et puis il y a les autres, dont nous, qui prennent le temps certes de marcher mais aussi de prendre des photos, d’admirer les paysages que nous traversons et de faire des haltes au bord des ruisseaux pour se rafraichir. Pour la premiere journée nous marchons quatre petites heures, en plaine.

A 6h30 nous sommes tous debout pour le petit dèjeuner. Au menu: omelette aux oignons et Arepas (galettes frites traditionnelles à base de farine de maïs) pleines d’huile. Blrppp! ça à un peu de mal a passer mais il faut prendre des forces. Nous attaquons les contreforts du tepuy: la plaine cède peu à peu la place aux collines, la végetation devient plus verte et nous commençons à rencontrer quelques éboulis de pierres.

Par chance le temps est couvert ce qui nous permet de ne pas trop souffrir de la chaleur. Nous arrivons à la base vers 13h, juste avant la pluie et passons la fin d’aprés-midi à papoter, nous étirer, manger et à regarder d’un oeil circonspect le chemin que nous sommes sensés emprunter le lendemain. Nous sommes au pied du Roraïma et la faille dans la paroi rocheuse que le guide nous indique comme notre voie d’ascencion nous semble bien difficile d’accès. Il est 18h, la nuit vient de tomber et les Puri-Puri (petits insectes volants bien plus pervers que les moustiques) qui n’en ont rien à faire des répulsifs nous attaquent sans relache. Il est temps d’aller se coucher.

Réveillés comme d’habitude vers 6H du matin, nous découvrons de gros nuages bas qui engloutissent presque totalement le tepuy, vestiges de la pluie qui n’a guère cessé depuis hier. Après un petit déjeuner assez frugale nous entamons l’ascencion proprement dite. La distance à parcourir aujourd’hui est courte (2,5 km) mais pentue:plus de 1000 mètres de dénivelé nous attendent. Eboulis de pierres, arbres renversés, entrelas de racines, franchissement de cascades, il nous faudra 4 heures pour atteindre notre « Graal », le sommet du Roraïma et son monde perdu dont s’est inspiré Conan Doyle pour écrire son roman.

Cerise sur le gateau, le ciel bleu nous attend et c’est sous un pur soleil que nous découvrons enfin les paysages tant attendus, lunaires et insolites. Le vent et la pluie ont façonnées de drôles de sculptures à même la roche: ici une grenuoille, là un champignon ou encore un coeur brisé. INCROYABLE!

Une fois le camp établi à l’abri de surplombs rocheux nous partons en balade pour découvrir la flore et la faune endémiques comme cette petite grenouille noire à ventre jaune.

Ce soir la session toilette sera expéditive étant donnée la froideur de l’eau au sommet du tepuy. Il commence à faire noir, la fatigue se fait sentir et le manque de nourriture aujourd’hui n’arrange rien. Nous allons nous coucher en piteux état après une soupe pour unique diner.

Nous passons la quatrième journée au sommet. La météo est très fluctuante à cause de la topologie particulière de ce site: les éclaircies succèdent aux averses de pluie et les  nuages en contrebas  nous empêchent de profiter de la vue de la vallée. Nous nous promenons tout de même 5 heures à la découverte de ce monde bizarroïde, où le noir de la roche contraste avec le blanc étincelant des vallèes de cristaux de quartz.

Le lendemain, alors que nous entamons la plus grosse journée du trek, ultime récompense, la vue est enfin dégagée.

Environ 7 à 8 heures de marche nous attendent pour rentrer jusqu’au premier camp et les deux premières sont assez éprouvantes. La pluie de la veille rend la descente encore plus difficile que la normale. Les roches glissent et parfois se dérobent sous nos pieds et les cascades gonflées d’eau nous trempent jusqu’au os. Une fois le bas du tepuy atteint la suite du chemin redevient plus conventionnelle mais nos jambes éprouvées par la descente montrent des signes de fatigues. Enfin les miennes en tout cas car Mike avale la piste comme une gazelle. Arrivés au camp, nous célebrons nos exploits en buvant de la bière et en nous félicitant mutuellement. Lorsque les derniers arrivent à la nuit tombante après plus de 12 heures de marche nous leurs faisons une haie d’honneur pour les réconforter. Tout le monde va bien et tout le monde est fier et heureux. C’est sur que ces moments resteront gravés dans nos mémoires.

Le vendredi nous rejoignons notre point de départ sans souci. Sur le trajet du retour vers Santa Helena nous nous arrêtons à la « Quebrada de Jaspe », une jolie cascade réputée pour la couleur rouge de ses roches.

Puis vient le moment des aurevoirs, chacun poursuivant son chemin. Nous embarquons quand même RonanP1090776.JPG avec nous pour quelques jours de plus, le temps d’aller voir la fameuse « Salto Angel ».

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There are 1 Comments to "Tepuy Roraïma 22/11 au 27/11"

  • Bertrand dit :

    Incroyable ces paysages, MAGNIFIQUE !!!! Continuez vos article (enfin continue Pô) c’est vraiment super!!!!