Hiroshima 24/02

8H25: la journée commence mal, nous venons de rater notre train pour Hiroshima et le suivant n’est qu’à 9H50. Mauvaise humeur. Après quelques minutes de réflexion nous décidons d’y aller quand même, même si le temps de trajet aller-retour (5H) est équivalent au temps que nous allons passer sur place. En attendant nous prenons notre mal en patience en errant dans la gare.

12H28: nous arrivons enfin. Pour éviter de perdre du temps à déjeuner nous avons manger des plateaux « tout prêt » dans le train et franchement le fast-food japonais nous pourrions en manger tous les jours. Là encore, au centre d’information  on nous fournit une carte de la ville sur laquelle on nous indique spontanément les lieux en rapport avec le fameux bombardement du 06 Août 1945, principales attractions de la ville, hélas. Nous n’avons que l’après-midi devant nous et partons au pas de course.

Nous commençons par la visite du jardin Sukkeien. Il semblerait que se soit l’endroit privilégié pour faire des photos de mariage car nous rencontrons deux couples en habits de cérémonie en pleine séance « shooting ». Nous n’osons voler de photos d’eux mais prenons notre temps pour admirer leur beauté et l’élégance de leurs vêtements. Le jardin, qui n’était plus qu’une friche aprés le bombardement, a été entièrement recréé. Aujourd’hui les pruniers y fleurissent de nouveau et l’on a du mal à imaginer la désolation d’alors. Nous passons quelques minutes à errer dans les allées entre les arbres en fleurs, passant du rose au blanc ou au violet. Ça sent incroyablement bon. Ce n’est pas encore la période du fameux Cherry Blossom mais nous sommes déjà gatés. Le jardin est agréable mais très simple et après avoir enjambé le pont du bassin central (seul ouvrage des lieux ayant résisté) nous décidons de continuer notre chemin.

Direction le château d’Hiroshima, ancien quartier général des forces impériales. Là non plus le parc n’a rien de particulier: pas de jardin zen, pas de bonzaï, pas de sculpture. La tour à 4 étages du chateau construite au bord des douves n’en reste pas moins jolie à regarder. Le temps de prendre quelques photos d’un banc de carpes et nous poursuivons.Japon-198.JPG

Nous arrivons dans le quartier de l’hypocentre du bombardement et tombons stupéfaits sur le A-Bomb Dome, l’une des ruines conservées en souvenir de cet évènement. Sur le panneau commémoratif, une photo prise 3 mois après le bombardement montre la destruction totale du quartier. Tout a été dévasté à part cet édifice. Aujourd’hui, il est toujours là, debout au milieu d’une ville toute neuve, grouillante de vie. Le contraste est saisissant et nous restons là quelques instants, émus, car cet épisode de l’histoire appris par tous à l’école prend ici toute sa dimension.

Nous nous dirigeons enfin vers le Parc et le Musée du Mémorial de la Paix. Dés les premières photos, l’exposition que nous découvrons au musée nous saisie. Sur tous les clichés ce n’est que désolation à perte de vue. Mais encore plus que les photos, c’est la salle dans laquelle sont exposés des dessins de survivants qui nous trouble Mike et moi. Les scènes dessinées sont d’un tragique sans commune mesure et les témoignages qui les accompagnent les rendent encore plus poignants. Certains dessins ont été réalisés 10 ans après le bombardement, d’autres 20 ans après et certains même il n’y a que quelques années seulement, c’est à dire presque 60 ans après le drame. Ce matin du 06 Août 1945 à 8H15 la ville  d’Hiroshima fut détruite en un instant, plus de 75 000 Japonais perdirent la vie et l’horreur de l’Histoire marqua à jamais la mémoire des survivants. En ressortant du musée nous passons devant la Flamme de la Paix et devant le Cénotaphe des Victimes de la Bombe-A, deux des multiples monuments commémoratifs du parc et c’est en espérant qu’un jour l’Humanité s’assagira pour connaitre la paix que nous rentrons vers Kyoto, encore plus décidés que d’habitude à profiter de la vie.