Koh Lanta du 03 au 19/03

Quand nous mettons le pied à terre c’est un vrai moment d’allégresse. Sans que cela nous aie empêché de profiter de notre voyage, ça faisait un petit moment qu’on attendait d’arriver à Koh Lanta. Pour ceux qui auraient un trou de mémoire ou pour ceux qui ne sauraient pas, Koh Lanta est l’ile où nous sommes restés coincés 15 jours de plus que prévu en Décembre 2008 à cause des Yellowshirt qui avaient envahi Bangkok, et notamment paralysé l’aéroport, lors de massives manifestations. Nous avions vraiment passé du bon temps sur cette ile, rencontré des gens charmants et nous sommes vraiment heureux d’être de retour.

Nous avons réservé un bungalow directement sur la plage à « Otto Bar n’ Grill », où nous logions déjà en 2008, et lorsque nous y arrivons les gens semblent vraiment contents de nous revoir. Ça fait chaud au coeur. Il y a Otto bien sur, le propriètaire des bungalows et du restaurant, Yok, qui s’occupe de la petite agence de voyage et centre internet juste à coté, et Mr Dean, un anglais, toujours à trainer dans les parages. La chaleur, le manque de sommeil et les retrouvailles ne nous incitent pas à l’activité et nous passons l’après-midi assis au bar, à l’ombre, à bavarder avec Otto de nos aventures réciproques depuis notre dernier passage et à boire de succulents milk-shake à la banane.

Dans la soirée nous retrouvons aussi Nathalie, une Française séjournant à Ko Lanta. Mike et elle ont une longue histoire de chamailleries concernant le niveau Rescue-Diver de plongée sous-marine (niveau où l’on apprend toutes les consignes pour secourir un plongeur en détresse). Rendez-vous est pris pour les jours suivants: Mike sera l’étudiant, Nathalie son instructrice. Qui sauvera qui ou qui coulera qui? L’avenir nous le dira.

Le lendemain nous nous réveillons sous un soleil splendide et brulant. Petit-déjeuner, bavardage, re-café, baignade, location du scooter indispensable pour se balader sur l’ile et ainsi de suite. Le rythme est donné: cool, cool. Dans l’après-midi nous faisons un petit saut chez « Go Dive », le centre avec lequel nous avions plongé la dernière fois. Nous y retrouvons Rob et Ho, deux instructeurs, ainsi que King, le propriètaire du centre et Delphine, une Française qui travaille aussi ici. Mike s’inscrit pour le Rescue mais avant de commencer ses cours nous nous octroyons une journée plongée juste pour le plaisir car demain le bateau sort à Ko Ha, un des spots de plongée qui nous avait émerveillé en 2008. Le soir nous allons à Old Town, le vieux village, diner avec Nath, Steeve et Butch, deux belges installés ici. Retrouvailles chaleureuses autour d’une bonne pizza maison et de pancakes à la crème fouettée et au Nutella. Merci Steeve! Nous nous émerveillons aussi devant les trois nouveaux compagnons de Steeve: des bébés aigle. L’arbre dans lequel était leur nid a été abattu et les aiglons étaient abandonnés. Il les a recueillis et s’occupe d’eux comme une vrai mère-poule, leur donnant des poissons et de petits morceaux de viande. Ils sont encore très jeunes, recouverts de leur duvets, incapables de déployer leurs ailes et de se tenir sur leurs pattes mais ont déjà le regard perçant des oiseaux de proie.

Pendant la journée, je travaille dur sur le blog pour essayer de rattraper un maximun de retard et Mike bosse son  Rescue. Parfois aussi, je me joins à ses séances d’entrainement et joue avec le plus grand sérieux mon rôle de fausse victime. Ahhh! Mike Buccanon, quand je te vois courir sur la plage pour venir à mon secours ça me fait frissoner de bonheur!!!!! Faut dire qu’entre me secourir moi et mes 55kg ou secourir Ken (un autre plongeur) et ses 85kg, son choix est vite fait. Mais on ne peut pas toujours passer entre les mailles du filet et le dos de Mike gardera quelques souvenirs des séances de secourisme avec Ken: épisode lunbagow pendant 2 jours. Ils font une sacrée bande d’éclopés avec Nath car elle, fait des otites à répétition et fini par être interdite de plongée pendant quelques temps. Du coup c’est avec Steven, un autre instructeur, que Mike validera son examen. L’histoire entre Nath et Mike restera donc une histoire inachevée, personne n’ayant coulé personne.

C’est aussi la période du « Lantaa-Lanta Festival », qui se tient à Old Town.  Pendant trois jours des stands en tous genres envahissent les rues du village et des concerts sont donnés en début de soirée. La population locale et les touristes se mèlent agréablement au milieu des lampions illuminés, entre odeurs de crème solaire et de brochettes de poulet. Old Town est sur la côte opposée à notre bungalow, du coup à chaque fois que nous nous y rendons cela nous donne l’occasion d’une petite virée en scooter. C’est si bon de rouler les cheveux au vent, le visage fouetté par l’air chargé d’iode dans la fraicheur de la nuit naissante, sous le ciel chargé d’étoiles. Un vrai sentiment de liberté. Et le seul vrai moment de fraicheur de la journée!

Du coté plongée, même si les gros poissons semblent avoir largement abandonné les lieux (réchauffement de l’eau, pêche abusive?), les sites n’en restent pas moins splendides. Coraux de toutes les couleurs, gorgones, anémones et quand l’on cherche un peu il y a encore bien des animaux à découvrir: nudibranche, poisson fantôme,  poisson-coffre, poisson-lion, serpent de mer, murène, crevette, sirène et une espèce juqu’alors inconnue repérée aux abords de l’épave du King Cruiser et ayant élu domicile dans un endroit pour le moins incongru.

Et puis il faut aussi parler de la cuisine Thaï. Musaman, Pad Thaï, Yam aux noix de cajou, brochettes de poulet aux épices, soupes de nouilles au porc, crevettes grillées, soupe de bananes au lait de coco… Nos papilles gustatives sont en émoi et chaque repas est un vrai régal. Rien que pour la cuisine ça vaut le coup de venir en Thaïlande. Pour la cuisine et les massages en fait. A 5 euros l’heure, autant vous dire que même si la journée n’a pas été stressante, on ne dit pas non à un bon massage, bercé par le bruit des vagues qui viennent s’échouer sur la plage toute proche.

L’ensemble de notre séjour à Ko Lanta se passera sensiblement de cette manière: journée plongée ou journée farniente et soirée à papoter avec les copains. On s’était dit que nous prendrions le scooter pour aller à Krabi, sur le continent, car la région est plutôt jolie, ou que l’on referait un petit tour dans le bateau de Steeve pour aller une nouvelle fois à Koh Rok, une ile isolée où vivent de gros varans et aux fonds marins splendides. Mais non, rien de tout cela car nous sommes d’une faignantise sans pareil. Nous profitons de la douceur de vivre et reprenons notre souffle après ces 5 mois en Amérique Latine où nous n’avons pas arrêté de courir.

On est tant et si bien déconnecté du monde réel que le jour de notre départ pour Bangkok, où nous devons récupérer nos passeports, quelqu’un nous fait remarquer que nous sommes vendredi et que lorsque nous arriverons à Bangkok le lendemain matin nous serons en week-end ce qui est définitivement incompatible avec le fait que l’ambassade d’Inde soit ouverte. Oups! Ca va être un vrai problème car nous sommes sensés repartir le soir même pour l’Inde avec un enchainement de trois vols différents donc aucun moyen de tout décaler et aucun moyen de partir sans nos passeports. Après 2 heures d’effervescence, Mike réussi à se dégoter un contact à Bangkok qui veut bien se rendre à l’ambassade pour retirer nos passeports avant la fermeture de fin de semaine. Nous lui faxons toutes les pièces justificatives dont il aura besoin ainsi qu’une lettre de procuration et grimpons dans notre bus en croisant fort les doigts car s’il ne réussi pas à récupérer nos passeports on va perdre beaucoup de temps et beaucoup d’argent.

L’année dernière nous avions quitté l’ile avec un petit pincement au coeur. Et bien, cette année c’est pareil. Même si notre voyage nous emporte vers de nouvelles aventures, il y a des endroits comme celui-là que l’on quitte à regret. Ce ne sont pas toujours les plus paradisiaques (bien que Lanta soit quand même bien placée sur ce plan) mais sans pouvoir vraiment dire pourquoi, c’est là que vous vous sentez bien et c’est là que vous avez sans cesse envie de revenir. Ce ne sera peut être pas pour l’année prochaine, mais je mets ma main à couper qu’on y retourna!