Calcutta du 26 au 30/04

Notre avion arrive à Calcuttta en fin d’après-midi. Comme l’on s’en doutait il fait chaud, ce qui n’incite pas à la patience. Du coup lorsque le chauffeur de taxi essaie de nous anarquer sur le prix de la course Steffie, qui est toujours avec nous, voit rouge et commence à avoir une discussion un peu houleuse avec l’Indien. Elle finira par avoir gain de cause et nous paierons 100 roupies de moins que le prix annoncé  au début pour nous rendre à Sudder Street, le quartier bon marché pour les voyageurs.

Après cette petite altercation vient le moment béni de partir à la recherche d’une chambre d’hôtel, perspective peu enthousiasmante par cette chaleur. Nous grimpons des escaliers, soufflants et transpirants, pour découvrir la plupart du temps des chambres aux allures de prison: barreaux aux fenêtres, lits en fer, sol en béton et tags sur les murs! Du coup lorsque nous trouvons enfin une chambre convenable pour nous trois, nous sommes tellement contents et fatigués que nous ne réalisons pas tout de suite qu’elle se trouve juste au dessus d’un carrefour. Grave erreur lorsque l’on connait la manie que les Indiens ont d’utiliser leur klaxon…

En début de soirée nous partons nous balader dans le quartier, découvrant le vaste marché à quelques rues de notre hôtel où nous nous faisons surprendre par une averse. En moins de dix minutes la température chute de 13°, passant de 39° à 26°. Enfin nous respirons.

Le lendemain, la ville entière est en grève pour des raisons que nous n’arriverons pas à connaitre. Pour nous c’est une aubaine car cela nous donne la possibilité de nous réhabituer doucement à la ville après ces semaines passées loin de la foule, du bruit et de la pollution. Nous prenons la direction du Victoria Memorial en traversant le parc Maiden. Partout dans le parc et les rues désertées par les taxis, les Indiens profitent de ce jour de grève pour s’adonner au criquet, sport national en Inde. Nous nous faisons régulièrement heller par des gens curieux de savoir d’où nous venons, invitant Mike à jouer avec eux ou nous proposant de gouter leur pique-nique. Nous sommes leur attraction, certains nous suivant même quelques temps durant notre promenade.

Calcutta, c’est aussi pour moi l’occasion de découvrir le vrai visage de l’Inde et cela commence avec les mendiants dont des enfants, les gens dormants sur les trottoirs et se lavant dans la rue aux bornes d’eau publique, les enfants se baignant dans une marre truffée de déchets en tous genres, les rabatteurs qui vous interpellent tous les 10m pour essayer de vous vendre quelque chose et les tas d’ordures déposés aux coins des rues. Nous sommes bien loin des odeurs d’encens et des femmes en sari parées de bijoux étincelants même si je sais que cette Inde là existe aussi.

Les jours suivants nous nous promenons au hazard des rues découvrant des marchés pittoresques et des vestiges du colonialisme britannique en plus ou moins bon état. Le plus difficile à Calcutta est de traverser un carrefour en essayant de rester en vie. Les conducteurs de bus, rickshaws et taxis sont complètement fous et Steffie manque de justesse de se faire renverser par l’un d’eux. Rajoutons aux traffics automobile et piétionnier celui des animaux en plein centre-ville et il devient évident que la cohabitation de tout se petit monde relève de l’exploit. Hélas, la chaleur étouffante limite nos activités et nous passons aussi de longues heures à l’hôtel profitant des bienfaits du ventilateur et… de l’écran plat 32″ accroché au mur de notre chambre!

Le deuxième soir Mike et moi sommes invités à diner chez une famille indienne vivant à Calcutta. Mike avait fait leur connaissance à Havelock lorsqu’ils étaient venus s’essayer à la plongée. Nous nous faisons aussi beaux que possible avec notre arsenal de voyageurs et partons en direction de leur appartement. Amit et sa femme sont des gens vraiment charmants et nous passons une très agréable soirée en leur compagnie à discuter de nos vies, de notre voyage et de leur pays.

Le dernier jour, notre seule véritable activité consistera à nous rendre à la poste centrale pour envoyer des colis en France histoire de nous délester de quelques kilogrammes superflus dans nos sacs à dos. A 23h nous grimpons tous les trois dans le train de nuit qui doit nous emmener vers Darjeeling et la fraicheur des contreforts himalayens.Onze heures de voyage en train couchette classe « standard »: basique et rustique. Cela aussi fait partie des aventures du voyage mais Steffie met quelques minutes à se faire une raison car elle avait espéré un peu mieux.