Les iles Andaman du 21/03 au 26/04

Les iles Andaman et Nicobar forment un archipel de 570 iles (dont seulement 38 sont habitées) perdues au confins du golfe du Bengale et de la mer d’Andaman, à plus de 800Km des côtes indiennes. Si ce coin de paradis sur terre est toujours aussi bien
préservé c’est tout simplement qu’il n’est pas si simple d’y arriver.

Nous quittons New Delhi en fin de journée direction Chennai (Madras) où nous arrivons vers 23H. Nous sommes contraints de passer la nuit à l’aéroport car l’avion qui doit nous emmener vers les iles ne part qu’à 5h du matin. Vers 7h nous sommes enfin à Port Blair, capitale administrative des Andaman et seule ville du territoire à posséder un aéroport. Mais nous ne comptons pas rester ici. Notre destination finale s’appelle Havelock, une ile à presque 60km de là mais pour y aller nous devons prendre un ferry qui ne lève l’ancre qu’à la mi-journée. Nous décidons donc, avec Steven et Stephanie (un Anglais et une Allemande rencontrés à l’aéroport) de partir en quête d’un petit déjeuner digne de ce nom. L’affaire s’avère bien plus compliquée que prévu. Nous marchons une bonne 1/2 heure en pleine chaleur courbés sous le poids de nos sacs, sans succès. Nous ne trouvons que des guinguettes locales proposant samosa (beignet frit fourré à la pomme de terre et aux épices) et thali (plat traditionnel indien composé de riz, pois chiche, lentilles et parfois quelques légumes, le tout généreusement épicé). Nous faisons appel à un Rickshaw pour nous emmener dans un endroit susceptible de nous servir café et oeufs. Et bien même pour le chauffeur cela n’a pas l’air d’être si simple. Il finit cependant (après avoir sillonné la ville) par nous déposer devant un hôtel semblant pouvoir nous satisfaire. Le petit-déjeuner ne sera pas vraiment bon mais au moins nous avons le ventre plein.

Nous partons ensuite en direction du port pour acheter nos tickets. Au comptoir je suis à deux doigts de devenir folle. Les Indiens nous passent devant, les hommes en profite pour se frotter à moi, les femmes nous poussent. Bref, nous sommes en Inde! Après une 1/2 heure de lutte acharnée nous obtenons enfin nos tickets. Nous n’avons plus qu’à attendre l’heure du départ. Les 2H30 de ferry s’avèrent horribles car il fait une chaleur accablante et les quelques ventilateurs de la salle des passagers ne font que brasser l’air chaud sans réussir à rafraichir l’atmosphère. C’est donc complètement épuisés et sales (encore une fois!!) que nous débarquons à Havelock mais dés le premier coup d’oeil nous savons que nos peines seront grandement récompensées. Eau translucide, sable blanc et palmiers constituent le décor de Havelock.

Nous trouvons rapidement un taxi pour nous emmener à la recherche du resort idéal. Nous atterrissons dans un complexe d’environ 15 bungalows construits les uns en face des autres. Ce n’est pas vraiment ce que l’on recherchait, mais il commence à se faire tard, nous sommes épuisés et nous décidons donc de nous poser là en attendant de certainement trouver mieux demain. Tout le monde saute illico presto dans son maillot de bain, direction la plage à quelques mètres de là, pour une petite baignade avant que le soleil ne se couche. La soirée se passe tranquillement, toujours en compagnie de Steven et Steffie. Le lendemain nous mettons à profit la journée pour partir en quête d’un autre bungalow (nous sommes d’autant plus déterminés que les gérants du resort sont franchement désagréables) et d’un centre de plongée digne de ce nom car Mike prévoit de passer son Dive-Master (première étape pour devenir un professionnel de la plongée). Les recherches seront fructueuses. Nous trouvons un petit resort super tranquille du nom de « Amazon » , au bord de la mangrove, avec un bungalow « vue sur la mer » où il n’y a pratiquement pas de clients. Notre « déménagement » est prévu pour le lendemain. Mike s’inscrit aussi à «  Barefoot Scuba«  pour commencer son entrainement dans les jours à venir. Le sort de notre séjour sur cette ile est scellé car il faut minimum 4 semaines à Mike pour valider son Dive-Master. Nous décidons donc de rester 5 semaines histoire de se laisser un peu de marge. 5 semaines au paradis, sur une ile où il n’y a strictement rien à faire d’autre que plonger ou ne rien faire!!!!!

Au fur et à mesure que le temps passe nous prenons nos marques et nous créons une sorte de petite routine à trois car nous sommes toujours en compagnie de Steffie. Mike se lève tous les matins à 6h pour partir plonger. Et oui, ça ne rigole plus. Quand on veut devenir un professionnel il faut savoir s’en donner les moyens. Pendant les 37 jours de notre séjour aux Andaman, Mike ne s’octroiera que 3 journées de repos. Sous la supervision de Anne et Oli, deux instructeurs français, il ira travailler tous les jours, 10H par jour, sans jamais se plaindre ni rechigner et presque toujours excité par ce qui l’attend le lendemain. Du jamais vu, ça laisse rêveur!!! De notre coté, avec Steffie, le rythme est totalement différent, beaucoup plus relax, en symbiose avec l’ile. Il faut dire que l’incontournable petit déjeuner à base de pancake au Nutella n’incite pas à l’exercice. Cependant nous faisons quotidiennement un petit tour en vélo au village d’à coté histoire d’acheter de l’eau, du papier toilette et autres nécessités du même genre. Nous en profitons généralement pour déjeuner d’un thali et boire un Tchaï , mais nous ne nous y attardons jamais trop longtemps car l’endroit est hautement fréquenté par des dizaines de mouches et fait aussi office de sauna gratuit!

Aux bungalows, il n’y a que nous plus un autre client, Philip (qui tentera de partir voir d’autres endroits en Inde mais qui finira par revenir moins d’une semaine plus tard!). Du coup nous nous sentons vraiment chez nous. Et puis Stanley, le propriétaire des lieux, et Ramu, le cuisinier, sont vraiment des gens charmants. Nous passons quasiment toutes nos soirées à papoter avec eux, refaisant le monde assis sous les palmiers. Le contact de Stanley est vraiment très enrichissant car, ayant vécu plusieurs années en Angleterre, il est tout à fait capable de comprendre la façon dont nous appréhendons les choses (nous occidentaux) et du coup de trouver les bons exemples pour nous expliquer les points de vue et la façon d’être des Indiens. La beauté et le calme des lieux, associés à la gentillesse des garçons nous font rapidement oublier la simplicité de nos petits bungalows en osier et les toilettes communes au fond du jardin!! Nous formons en quelque sorte une petite famille, sans oublier Jama et Simu les deux gardiens du resort . Du coup lorsque la femme de Stanley doit partir à Port Blair pour donner naissance à leur 1° enfant, une petite fille du nom de Simi, celui-ci s’absente plusieurs jours en nous laissant les clés et la charge des bungalows sans aucun souci. Nous sommes chez nous!

A la fin de la 2° semaine Steffie et moi trouvons enfin le courage de nous rendre de l’autre coté de l’ile, à la plage N°7 et son lagon, le plus bel endroit de l’ile! Pourquoi ne sommes nous pas venues là plus tôt? On se le demande vraiment une fois arrivées sur les lieux car l’endroit est simplement paradisiaque. Une longue plage de sable blanc bordée du bleu clair de la mer sur des centaines de mètres, le tout abrité par une splendide forêt de teck. Armées d’une bouteille d’eau, d’un bon livre et de quelques Samosa en guise de pique-nique, nous y retournerons régulièrement par la suite car c’est définitivement le meilleur endroit pour passer les heures les plus chaudes de la journée. Et puis sur le chemin qui mène au lagon, on peut parfois faire de belles rencontres comme lorsque nous tombons sur deux des derniers éléphants de l’ile où lorsque deux bébés tortues font leur apparition juste à coté de nos serviettes de plage.

Nous plongeons aussi, bien sur. Steffie, qui découvre ce nouvel univers, valide les deux premiers niveaux de la certification Padi, Mike lui servant de professeur. Les spots de plongée sont nombreux autour d’Havelock et nous profitons donc sans retenue des richesses qu’ils proposent. Epaves, coraux, poissons de tous genres et de toutes tailles allant du mignon poisson clown (Némo) au gros Napoléon, crustacés et autres invertébrés. Et puis le plaisir sans égal de nager avec des dauphins venus s’amuser dans le sillage du bateau. Nous resterons cependant malchanceux concernant les raies manta et les dugongs qui, une fois de plus, ne seront pas au rendez-vous. Le plus malchanceux d’entre nous étant Mike car il manqua une raie manta de quelques dizaines de mètres seulement: il ne plongeait pas du bon coté de récif de corail. De l’autre coté, l’autre groupe de plongeurs fut honoré de la visite de ce somptueux animal. Ce n’est que partie remise.

Au-dessus comme en-dessous de l’eau, tout semble donc parfait. Mais ne vous fiez pas aux quelques lignes que vous venez de lire car même le paradis recèle des dangers. Nous expérimenterons notre premier tremblement de terre quelques jours à peine après être arrivés. Rien de dramatique mais juste de quoi se faire secouer un peu quand même. Nous connaitrons une invasion de serpents de mer. Mike ne trouva rien de mieux à faire que d’essayer d’en attraper un ce qui lui value une belle engueulade car ces serpents sont 10 fois plus venimeux que le plus mortel des serpents de terre. Heureusement, ils ne sont pas agressifs. Par contre les hordes de chiens qui sillonent l’ile le sont et il ne fait vraiment pas bon se balader en amoureux sur la plage à l’heure du coucher du soleil sous peine de se faire mordre par l’un d’eux. Un crabe essaiera même de se cacher dans notre bungalow. Mais notre plus grand défi, nous le relevons tous les jours, en évitant de mourir de la plus stupide des façons: écrasé sous une noix de coco ou une feuille de palmier. Ici on se croirait en automne: toutes les 10 minutes en moyenne il y a un truc qui tombe des arbres et quand on sait qu’une feuille de palmier peut faire jusqu’à 20kg, on imagine facilement les dégats que cela peut engendrer! C’est d’ailleurs la source d’une grande angoisse chez Steffie qui passe son temps à regarder en l’air, et un sujet d’amusement chez Stanley qui lui promet tous les jours que quelqu’un va venir pour cueillir toutes les noix de coco de tous les palmiers du resort !

Les 5 semaines de notre séjour s’écoulent sans même que l’on s’en rende compte et il est presque déjà l’heure des aurevoirs. Nous ne pouvons cependant pas partir sans être aller voir la fille de Stanley. Il nous emmène donc chez lui où nous faisons connaissance avec sa femme et la petite Simi. Mike doit aussi valider le dernier examen pour obtenir son Dive-Master, l’incontournable « Snorkel-Test  » ou comment avaler 70cl de bière sans respirer. Cela ne fait pas partie des tests officiels bien sur! Et puis le dernier soir, Stanley et Ramu nous préparent un diner surprise pour conclure en beauté les bons moments passés ensemble. Nous quittons donc Havelock le coeur lourd de laisser derrière nous de si charmantes personnes et un si beau décor. Encore une ile qui risque de nous rappeler à elle dans le futur.

Pour retourner vers Port Blair et son aéroport nous nous payons le luxe de prendre le ferry privé: un peu plus cher mais plus rapide et surtout climatisé. Une fois arrivé nous trouvons rapidement une chambre d’hotel et passons la soirée tranquillement en attendant de nous envoler le lendemain vers Calcutta.R0010732.JPG

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There are 3 Comments to "Les iles Andaman du 21/03 au 26/04"

  • valérie dit :

    Waouh waouh waouh, vous avez réussi à faire venir ce petit bout de paradis dans mon bureau. Merci pour ces quelques lignes et photos. Et bonne continuation. Bisous.
    Valérie et Walther

  • Kooye_deuhloo dit :

    Pfffff

    Y en a marre de tout ce bonheur……

    Prenez soin de vous ( au cas ou …. )

    Bisous

    Gros roux et Patate molle

  • Guilhem dit :

    Bravo pour le Dive Master ! Ya pire comme coin pour le stage de préparation ;-)

    A votre retour il faudra qu’on aille se faire quelques ploufs dans la région, mais vous risquez de trouver l’eau un peu « fraiche » ;-)

    Bizz et @+

    Guilhem