La longue route pour Varanasi 17 et 18/05

Au matin du 17 Mai nous nous réveillons sans grand enthousiasme car les heures qui s’annoncent vont être longues et pénibles: 36 heures de voyage à l’indienne pour rejoindre la ville sacrée de Varanasi (Bénares). Vers 8H30 nous grimpons dans une jeep qui nous emmène à Geysing où nous trouvons un autre véhicule pour rallier Siliguri et notre train pour Varanasi. Hélas, il est 9H30 et notre prochaine jeep ne part qu’à 12H30: 3H d’attente en perspective. Nous disons au revoir à Ryan et Damien qui retournent à Darjeeling et allons tuer le temps au seul point internet du coin. A 12H30 nous nous tassons une fois de plus dans une jeep et atteignons Siliguri vers 17H. Les locaux qui nous voient descendre de la voiture viennent aussitôt vers nous pour nous proposer les services d’un rickshaw ou un hôtel, mais nous tout ce que l’on veut c’est manger. L’un d’eux finit par nous indiquer un endroit où nous savourons une délicieuse masala dosa (crêpe indienne fourrée aux légumes et épices et accompagnée d’un chutney de noix de coco). Nous en profitons aussi pour faire les provisisons pour la suite du voyage: pizzas à emporter et jus de fruit Tropicana comme à la maison! Il est l’heure de partir pour la gare. Nous hellons un vélo-rickshaw, grimpons dedans en casant nos sacs tant bien que mal et c’est parti pour une heure de balade en byciclette dans les rues étroites, poussièreuses et bondées du bazar de Siliguri. La capote en tissu du rickshaw ne résiste pas longtemps aux 15Kg de mon sac à dos et finit par craquer, mon sac se retrouvant aussitôt en plein millieu du chemin en ayant miraculeusement évité les flaques de boue et égouts à ciel ouvert bordant la route.

Lorsque nous arrivons à la gare une bonne nouvelle nous attend: notre réservation est confirmée, nous ne sommes plus sur liste d’attente. Ouf! Encore 3 heures avant l’arrivée du train. Nous buvons un coca dans un des restaurants en face de la gare, retournons sur internet et finissons par aller patienter sur le quai où nous retrouvons Steffie, Kasia et Stephen. Nous avons des couchettes dans le même wagon ce qui est plutôt cool car le voyage va durer encore 19h avant d’arriver à destination. Lorsque le train arrive enfin avec 1H de retard, il est bondé. Nos couchettes sont « illégalement » occupées par d’autres voyageurs sans réservation, que nous prions gentiment de bien vouloir libérer les lieux. Ici c’est la loi de la jungle! Les heures de nuit se passent à peu près correctement et nous arrivons à dormir, mais dés 5H du matin des marchands ambulants en tous genres ne cessent de défiler tout au long du train: tchaï, pan (chique de tabac et bétel), cireurs de chaussures, samosa… Et vers 8H c’est la chaleur qui arrive. Au fur et à mesure des heures même les parois intérieures du wagon deviennent chaudes. Nous avons l’impression d’être dans un four. Rajoutez à cela la promiscuité et la poussière qui nous colle à la peau à cause de la transpiration et vous aurez une vague idée de ce qu’est un voyage en train en Inde par 40°C!

Nous finissons par arriver à Varanasi où une fois encore les chauffeurs de taxi essaient de nous anarquer sur le prix de la course. Inévitable. Après une ultime heure de route, les portes de l’Eden s’ouvrent enfin devant nous: Steffie avait réservé pour nous trois une chambre dans un hôtel  »haut de gamme » avec piscine. Même si ce n’est pas dans nos habitudes, ce soir nous ne sommes pas mécontents d’arriver dans ce genre d’endroit. Fatigués, transpirants, collants et sales de la tête aux pieds, nous courons nous jetter sous la douche tant attendue.