Varanasi du 19 au 23/05

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons dans la fraicheur de notre chambre climatisée. Juste le temps des quelques mètres qui nous séparent du restaurant et l’accablante chaleur nous tombe dessus comme une chape de plomb: 42°C. Du coup les projets pour la journée disparaissent de manière proportionnelle au nombre de gouttes de sueur apparaissant sur nos fronts. Après un fastueux petit-déjeuner, nous paressons quelques temps devant la télé avant d’aller découvrir la piscine. L’eau est bien bleue mais elle est loin d’être transparente. Nous plongeons quand même dedans et profitons de cette agréable sensation de fraicheur en essayant de ne pas trop penser aux milliers de  staphylocoques par millilitre que doit contenir cette eau. En fin d’après-midi, alors que Mike fait le feignant devant la télé, Steffie et moi décidons de partir en ville pour retrouver Kasia et  Stephen qui logent dans une guesthouse plus standard sur le bord des ghats ( plateformes et escaliers descendant vers le Gange). Nous marchons une bonne heure au milieu d’une foule bigarrée entre échoppes de thé, de sucreries indiennes et magasins de soie (spécialité de la ville). Après avoir demandé notre chemin une bonne dizaine de fois (et autant de réponses différentes!) nous finisssons par trouver nos amis et partons tous ensemble diner dans un restaurant libanais que Kasia a découvert la veille et qui fait selon elle le meilleur humus qu’elle aie jamais gouté. Pas faux: mon assiette de humus, labane et baba ganush est un délice. Nous regagnons l’hôtel le ventre super plein, ne facilitant pas le travail du vélo-rickshaw qui a l’air de peiner dans les côtes, ce qui ne l’empêche pas cependant de nous proposer régulièrement de nous faire un massage à l’indienne pour seulement 100 roupies de l’heure (un peu moins de 2 euros). Bah oui! Deux européennes dont une blonde aux yeux bleus, il fallait bien qu’il tente sa chance.

Après une nouvelle grasse matinée, nous décidons de nous délocaliser vers la vieille Varanasi, histoire de vraiment nous immerger dans la vie de la cité sacrée. Direction le ghat Manikarnika où Mike avait déjà séjourné 6 ans plus tôt. Au passage, c’est aussi le plus important ghat de crémation de la ville. Question immertion on devrait être gatés. Arrivés sur place Mike retrouve de vieilles connaissances parmis les marchands du quartier: Kakal et sa boutique de dahi (yaourt local), Ramesh l’épicier… Seul manque à l’appel Ashish, un de ses bons copains, parti en dépalcement faire un reportage sur les tigres du parc national de Bhandavghar. Nous atterrissons dans une guesthouse avec vue direct sur les ghats et le Gange. A peine le temps de profiter de la climatisation que nous redescendons dans le dédale des ruelles de la vieille Varanasi. Un vrai labyrinthe truffé d’obstacles: les vaches! Nous retrouvons Ryan qui s’apprête à rentrer sur New Delhi et partons ensemble déjeuner …au libanais. Nous passons ensuite la fin d’après-midi au frais dans notre chambre, ne ressortant que pour retrouver Kasia et Stephen à l’heure du diner et profiter des lumières de Varanasi « by night » du haut du restaurant situé sur le toit d’un immeuble. Là, dans la douce « fraicheur » enfin retrouvée de la nuit, hommes et vaches mélangés sont endormis dehors sur le parvis des ghats, baignés par la clarté de la lune et les lueurs rouges et grisatres des buchers de Manikarnika brulant sans relache, libérant ainsi les défunts du cycle des réincarnations.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour partir nous balader le long des ghats avant le retour de la chaleur. Sur plusieurs kilomètres des hommes se lavent, des enfants se baignent, des femmes font la lessive dans le Gange, parfois juste à coté des buchers ou en plein milieu des buffles venus eux aussi se rafraichir. Et puis bien sur, il y a aussi les babas qui veulent vous bénir, les diseuses de bonne-aventure et les scènes d’ablutions rituelles. Le Gange est un fleuve sacré mais c’est aussi un fleuve charnier et un fleuve hyper pollué ( en atteste la couleur de l’eau de cet égout se deversant directement dans le Gange). Alors, en tant que non-hindou, quand on voit des gens boire cette eau sacrée, ça donne quand même des frissons dans le dos. Après 3H de promenade nous retournons à l’hôtel en barque et courons nous réfugier au frais. Il est 11H30, il fait 45°C. Hélas, la faim nous pousse à ressortir malgré tout et à retourner une fois de plus au libanais. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons à l’agence de voyage d’Ashish ( »Raga travel Agency ») où nous réservons un billet de train pour aller le rejoindre à Bhandavghar dans 2 jours, dans l’espoir d’y voir les tigres. Pour la fin de soirée, je rentre à l’hôtel en indigestion totale de ma dernière assiette de humus tandis que les autres repartent en virée sur les ghats et diner.

Le jour suivant nous nous réveillons à une heure indécente: 12H. Il est trop tard pour partir explorer les temples de la ville, donc nous mettons l’après-midi à profit pour faire notre shopping. Sur les bons conseils de Kakal, nous nous dirigeons hors des quartiers touristiques, vers une manufacture de soierie. Le propriétaire des lieux nous reçoit très aimablement, nous offre le thé et nous dévoile enfin les beautés de ses oeuvres: saris, chales, parures de lit… c’est somptueux. Nous en ressortons 4H plus tard, les bras chargés mais le porte-monnaie bien allégé.

Pour notre dernier jour à Varanasi, nous laissons plus ou moins la journée s’écouler tranquillement. Nous faisons un petit tour dans un magasin de batik où nous achetons deux pièces, tentons d’aller visiter le Golden Temple mais nous nous faisons refouler à l’entrée, l’accés du temple étant interdit aux non-hindous. Pour le reste nous passons pas mal de temps dans le guesthouse de Stephen et Kasia, en attendant la grande puja (célébration religieuse hindou) du début de soirée. Plusieurs centaines de personnes sont rassemblées sur le ghat principal pour assister et participer à la puja. Au milieu de milles lumières, des clochettes qui sonnent sans relache et des batons d’encens qui emplissent l’air d’un parfum enivrant, sept prêtres brahmanes (caste supérieure) célèbrent leurs dieux en chantant, priant et faisant des offrandes au Gange. Hélas nous ne pouvons assister à la puja jusqu’à la fin car il est temps pour nous de prendre notre train pour Bhandavghar. Nous disons au revoir à Steffie, Kasia, Stephen et Kakal et filons vers la gare pour partir vers de nouvelles aventures.