Du Nicaragua au Costa Rica le 25/01

Retapée, je suis prête à sauter dans un bus pour partir vers de nouveaux horizons. La frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica est réputée fréquentée. Il est 10H, c’est à dire déjà trop tard pour espèrer passer avant l’heure d’affluence. Une fois la grande route rejointe, les bus que nous voyons passer en direction de la frontière sont bondés, à tel point que certains ne s’arrêtent même pas pour nous embarquer. Nous finissons par réussir à grimper dans l’un d’eux, en jouant des coudes pour se faire un peu de place au milieu des locaux qui ne bougent pas d’un pouce pour nous faciliter la tache. Il y a des moments comme ça où ils manquent furieusement de savoir-vivre et ce n’est pas la première fois qu’on le remarque. Toujours est-il que cela confirme notre préssentiment: il va falloir s’armer de patience.

Une fois arrivés à la frontière c’est la cohue générale. Les gens virent dans tous les sens, sans avoir l’air de savoir où aller. Nous finissons par trouver les bureaux de douane et là, nous espèrons mal comprendre ce que nous voyons: des files d’attente interminables partent dans toutes les directions. Ça dépasse nos prévisions les plus pessimistes. Et puis il y a cette idée qui nous fait dire que si c’est comme cela de ce coté de la frontière ce sera pareil coté Costa Rica. Pas loupé! Une heure et demi d’attente pour sortir du Nicargua et deux heures pour entrer au Costa Rica. Evidemment, tout ça en plein soleil aux heures les plus chaudes de la journée, mais étonnement personne ne s’énerve. Il n’y a pas d’autre moyen de passer la frontière donc tout le monde s’est résigné, même nous.

Après quelques heures supplémentaires de bus, nous arrivons à Liberia où nous sommes censés trouver un autre bus pour nous emmener vers le volcan Arenal, destination que l’on s’était fixée. Mais il est déjà 16H et les chauffeurs nous apprennent que nous devons changer encore deux fois de bus pour arriver là où l’on veut et que de toute façon il sera trop tard pour attraper le dernier bus du trajet. Nous décidons d’aller déjeuner (et oui, on n’avait pas eu l’occasion jusque là) pour nous donner le temps de réfléchir à la suite des évènements, mais le prix du repas fini de nous saper le moral. C’est trois fois plus cher qu’au Nicaragua et même si on le savait, ça a du mal à passer. Dépit, fatigue, démotivation. Nous décidons de passer la nuit sur place histoire de revoir nos plans. Notre seule consolation sera de croiser la route d’un Mot-Mot (un de ces oiseaux qu’on ne voit habituellement que dans les livres) en rentrant dans la cour de notre hôtel. Hélas il s’envole avant même que Mike aie le temps de dégainer son appareil photo. Dommage.

Pour presque deux fois plus cher qu’une chambre privative au Nicaragua, nous nous retrouvons dans un mini-dortoir de 4 personnes et faisons connaissance avec notre voisine de lit. C’est une surprenante dame de 70 ans, sud-africaine, voyageant toute seule depuis bientôt 2 ans, écrivain et super branchée réincarnation et vies antérieures. Ça fait une semaine qu’elle n’est presque pas sortie car l’inspiration lui est venu ici, dans le dortoir. Drole de personnage! Après diner nous faisons le point et finissons par admettre que nous sommes un peu fatigués de changer d’endroit tous les 2 ou 3 jours, de toujours se demander où l’on va, comment on y va et pourquoi on va ici plus que là-bas. La plupart des voyageurs savent qu’à un moment donné on peut se lasser de voyager et sans vouloir s’appitoyer sur notre « pauvre sort », c’est un état d’esprit avec lequel il faut savoir composer temporairement. Nous révisons donc à la baisse nos ambitions pour le Costa Rica et choisissons ensemble l’endroit que nous voulons vraiment découvrir dans ce pays: le parc national du Corcovado. Mais une excursion dans cette zone la plus sauvage du Costa Rica demande un minimum de préparation et d’organisation. Nous décidons donc, le lendemain matin, de partir vers Montezuma, une plage relax, histoire de recharger nos batteries et de mettre tout ça sur pied.