Bangkok le retour 20/03

Nous arrivons à Bangkok vers 6h du matin ce qui nous laisse quelques heures d’errance avant de pouvoir espérer récupérer nos passeports. Etant à proximité de Kao San Road, nous nous dirigeons vers un café histoire d’y prendre un café justement, car nos yeux sont encore tous enbrumés des quelques heures de mauvais sommeil suite à cette nuit passée dans le bus. Nous sommes bien silencieux car une seule pensée obsède nos deux cerveaux: est-ce que le contact de Mike à réussi à retirer nos passeports à l’ambassade d’Inde? Nous ne pouvons dignement pas l’appeler au téléphone avant  10h. Du coup, à 8H30, lorsque les premiers salons de massage ouvrent leurs portes, l’idée de passer une heure à se faire tripoter avant d’entamer une nouvelle journée marathon nous semble bienvenue. Foot Massage (massage des pieds) pour tout le monde!

Au sortir du salon de massage nous nous dirigeons vers un centre internet. Nous passons une 1/2 heure à patienter en lisant les actualités et à 10H précises  nous appelons la personne susceptible d’avoir nos passeports. Un ange passe. Lorsque la communication s’établit, un énorme « ouf » s’échappe simultanément de nos bouches: nos passeports sont disponibles! Nous prenons rendez-vous avec cette personne aux environs de midi. En attendant que les heures passent nous profitons encore un peu d’internet puis partons flâner dans le quartier. Et c’est ainsi que nous croisons le chemin d’un des nombreux défilés organisés par les « Rouges » pour manifester leur mécontentement face à la politique du gouvernement en place. Plus qu’une vrai manifestation nous avons l’impression de regarder une parade de carnaval: l’ambiance est bon-enfant et les manifestants se prêtent aux photos de Mike avec plaisir. Mais ne nous y trompons pas, quelques semaines après notre départ ces manifestations feront plus de 20 morts lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Comme le défilé encercle le quartier, il nous est impossible de nous rendre à notre rendez-vous en taxi ou en Touc-Touc. Nous nous dirigeons donc vers le fleuve Chao Phraya pour y prendre un Taxi-Boat, seul moyen de transport qui ne risque pas d’être perturbé par ces manifestations et qui nous offre du même coup l’occasion de découvrir une nouvelle partie de Bangkok.

Nous sautons ensuite dans une des multiples lignes de métro de la ville et nous voilà enfin au pied de l’immeuble où réside notre contact. Chargés comme des mules avec tous nos sacs et transpirants à cause de la chaleur, nous faisons notre entrée dans un bâtiment de haut standing avec réception dans le hall et prière de décliner nos identités avant de pouvoir accéder aux niveaux des appartements. Je pense pouvoir dire que l’on fait tache dans le paysage!!! Le ridicule ne tue pas dit-on? La preuve en est, nous sommes toujours vivants. Nous remercions encore et encore cette personne qui vient de nous épargner bien des soucis, récupérons nos passeports et laissons notre sauveur retourner à ses occupations.

Après un rapide déjeuner dans un petit restaurant où la climatisation poussée à fond finit par nous pousser dehors, nous sautons dans un taxi car il est l’heure de nous rendre à l’aéroport. Ce soir nous nous envolons pour l’Inde, ce pays dont Mike m’a tant parlé et que je suis impatiente de découvrir.

Koh Lanta du 03 au 19/03

Quand nous mettons le pied à terre c’est un vrai moment d’allégresse. Sans que cela nous aie empêché de profiter de notre voyage, ça faisait un petit moment qu’on attendait d’arriver à Koh Lanta. Pour ceux qui auraient un trou de mémoire ou pour ceux qui ne sauraient pas, Koh Lanta est l’ile où nous sommes restés coincés 15 jours de plus que prévu en Décembre 2008 à cause des Yellowshirt qui avaient envahi Bangkok, et notamment paralysé l’aéroport, lors de massives manifestations. Nous avions vraiment passé du bon temps sur cette ile, rencontré des gens charmants et nous sommes vraiment heureux d’être de retour.

Nous avons réservé un bungalow directement sur la plage à « Otto Bar n’ Grill », où nous logions déjà en 2008, et lorsque nous y arrivons les gens semblent vraiment contents de nous revoir. Ça fait chaud au coeur. Il y a Otto bien sur, le propriètaire des bungalows et du restaurant, Yok, qui s’occupe de la petite agence de voyage et centre internet juste à coté, et Mr Dean, un anglais, toujours à trainer dans les parages. La chaleur, le manque de sommeil et les retrouvailles ne nous incitent pas à l’activité et nous passons l’après-midi assis au bar, à l’ombre, à bavarder avec Otto de nos aventures réciproques depuis notre dernier passage et à boire de succulents milk-shake à la banane.

Dans la soirée nous retrouvons aussi Nathalie, une Française séjournant à Ko Lanta. Mike et elle ont une longue histoire de chamailleries concernant le niveau Rescue-Diver de plongée sous-marine (niveau où l’on apprend toutes les consignes pour secourir un plongeur en détresse). Rendez-vous est pris pour les jours suivants: Mike sera l’étudiant, Nathalie son instructrice. Qui sauvera qui ou qui coulera qui? L’avenir nous le dira.

Le lendemain nous nous réveillons sous un soleil splendide et brulant. Petit-déjeuner, bavardage, re-café, baignade, location du scooter indispensable pour se balader sur l’ile et ainsi de suite. Le rythme est donné: cool, cool. Dans l’après-midi nous faisons un petit saut chez « Go Dive », le centre avec lequel nous avions plongé la dernière fois. Nous y retrouvons Rob et Ho, deux instructeurs, ainsi que King, le propriètaire du centre et Delphine, une Française qui travaille aussi ici. Mike s’inscrit pour le Rescue mais avant de commencer ses cours nous nous octroyons une journée plongée juste pour le plaisir car demain le bateau sort à Ko Ha, un des spots de plongée qui nous avait émerveillé en 2008. Le soir nous allons à Old Town, le vieux village, diner avec Nath, Steeve et Butch, deux belges installés ici. Retrouvailles chaleureuses autour d’une bonne pizza maison et de pancakes à la crème fouettée et au Nutella. Merci Steeve! Nous nous émerveillons aussi devant les trois nouveaux compagnons de Steeve: des bébés aigle. L’arbre dans lequel était leur nid a été abattu et les aiglons étaient abandonnés. Il les a recueillis et s’occupe d’eux comme une vrai mère-poule, leur donnant des poissons et de petits morceaux de viande. Ils sont encore très jeunes, recouverts de leur duvets, incapables de déployer leurs ailes et de se tenir sur leurs pattes mais ont déjà le regard perçant des oiseaux de proie.

Pendant la journée, je travaille dur sur le blog pour essayer de rattraper un maximun de retard et Mike bosse son  Rescue. Parfois aussi, je me joins à ses séances d’entrainement et joue avec le plus grand sérieux mon rôle de fausse victime. Ahhh! Mike Buccanon, quand je te vois courir sur la plage pour venir à mon secours ça me fait frissoner de bonheur!!!!! Faut dire qu’entre me secourir moi et mes 55kg ou secourir Ken (un autre plongeur) et ses 85kg, son choix est vite fait. Mais on ne peut pas toujours passer entre les mailles du filet et le dos de Mike gardera quelques souvenirs des séances de secourisme avec Ken: épisode lunbagow pendant 2 jours. Ils font une sacrée bande d’éclopés avec Nath car elle, fait des otites à répétition et fini par être interdite de plongée pendant quelques temps. Du coup c’est avec Steven, un autre instructeur, que Mike validera son examen. L’histoire entre Nath et Mike restera donc une histoire inachevée, personne n’ayant coulé personne.

C’est aussi la période du « Lantaa-Lanta Festival », qui se tient à Old Town.  Pendant trois jours des stands en tous genres envahissent les rues du village et des concerts sont donnés en début de soirée. La population locale et les touristes se mèlent agréablement au milieu des lampions illuminés, entre odeurs de crème solaire et de brochettes de poulet. Old Town est sur la côte opposée à notre bungalow, du coup à chaque fois que nous nous y rendons cela nous donne l’occasion d’une petite virée en scooter. C’est si bon de rouler les cheveux au vent, le visage fouetté par l’air chargé d’iode dans la fraicheur de la nuit naissante, sous le ciel chargé d’étoiles. Un vrai sentiment de liberté. Et le seul vrai moment de fraicheur de la journée!

Du coté plongée, même si les gros poissons semblent avoir largement abandonné les lieux (réchauffement de l’eau, pêche abusive?), les sites n’en restent pas moins splendides. Coraux de toutes les couleurs, gorgones, anémones et quand l’on cherche un peu il y a encore bien des animaux à découvrir: nudibranche, poisson fantôme,  poisson-coffre, poisson-lion, serpent de mer, murène, crevette, sirène et une espèce juqu’alors inconnue repérée aux abords de l’épave du King Cruiser et ayant élu domicile dans un endroit pour le moins incongru.

Et puis il faut aussi parler de la cuisine Thaï. Musaman, Pad Thaï, Yam aux noix de cajou, brochettes de poulet aux épices, soupes de nouilles au porc, crevettes grillées, soupe de bananes au lait de coco… Nos papilles gustatives sont en émoi et chaque repas est un vrai régal. Rien que pour la cuisine ça vaut le coup de venir en Thaïlande. Pour la cuisine et les massages en fait. A 5 euros l’heure, autant vous dire que même si la journée n’a pas été stressante, on ne dit pas non à un bon massage, bercé par le bruit des vagues qui viennent s’échouer sur la plage toute proche.

L’ensemble de notre séjour à Ko Lanta se passera sensiblement de cette manière: journée plongée ou journée farniente et soirée à papoter avec les copains. On s’était dit que nous prendrions le scooter pour aller à Krabi, sur le continent, car la région est plutôt jolie, ou que l’on referait un petit tour dans le bateau de Steeve pour aller une nouvelle fois à Koh Rok, une ile isolée où vivent de gros varans et aux fonds marins splendides. Mais non, rien de tout cela car nous sommes d’une faignantise sans pareil. Nous profitons de la douceur de vivre et reprenons notre souffle après ces 5 mois en Amérique Latine où nous n’avons pas arrêté de courir.

On est tant et si bien déconnecté du monde réel que le jour de notre départ pour Bangkok, où nous devons récupérer nos passeports, quelqu’un nous fait remarquer que nous sommes vendredi et que lorsque nous arriverons à Bangkok le lendemain matin nous serons en week-end ce qui est définitivement incompatible avec le fait que l’ambassade d’Inde soit ouverte. Oups! Ca va être un vrai problème car nous sommes sensés repartir le soir même pour l’Inde avec un enchainement de trois vols différents donc aucun moyen de tout décaler et aucun moyen de partir sans nos passeports. Après 2 heures d’effervescence, Mike réussi à se dégoter un contact à Bangkok qui veut bien se rendre à l’ambassade pour retirer nos passeports avant la fermeture de fin de semaine. Nous lui faxons toutes les pièces justificatives dont il aura besoin ainsi qu’une lettre de procuration et grimpons dans notre bus en croisant fort les doigts car s’il ne réussi pas à récupérer nos passeports on va perdre beaucoup de temps et beaucoup d’argent.

L’année dernière nous avions quitté l’ile avec un petit pincement au coeur. Et bien, cette année c’est pareil. Même si notre voyage nous emporte vers de nouvelles aventures, il y a des endroits comme celui-là que l’on quitte à regret. Ce ne sont pas toujours les plus paradisiaques (bien que Lanta soit quand même bien placée sur ce plan) mais sans pouvoir vraiment dire pourquoi, c’est là que vous vous sentez bien et c’est là que vous avez sans cesse envie de revenir. Ce ne sera peut être pas pour l’année prochaine, mais je mets ma main à couper qu’on y retourna!

Bangkok du 28/02 au 02/03

Il fait chaud et humide, dés la sortie de l’avion on a l’impression d’être cuit à la vapeur: nous sommes bien à Bangkok. Nous arrivons pourtant en plein milieu de nuit mais le contraste météo avec le Japon est de taille.

Direction Kao San Road, la rue des backpackers de Bangkok, pour y trouver une petite guesthouse où nous poser. Il y a foule, comme d’habitude dans le quartier, cependant nous trouvons assez rapidement une chambre de libre, avec climatisation, pour la modique somme de 10 euros!! Et oui, là aussi la différence avec le Japon est de taille. Il a beau être tard (1 heure du matin) nous descendons dans Kao San, histoire de prendre un bon bain de foule entre vendeurs en tous genres, prostituées et touristes alcoolisés et de renouer avec les habitudes du pays: Pad-Thai (nouilles frites au soja ) et une petite bière pour nous rafraichir. La fatigue et le décalage horaire finissent tout de même par se faire sentir et nous rentrons à l’hôtel nous reposer.DSC_0973.JPG

Après quelques heures d’un sommeil réparateur nous sommes prêts à affronter notre terrible journée. Au programme, mission « visa pour l’Inde » et shopping de masse car Mike à l’habitude de refaire ça garde-robe ici à des prix défiants toute concurrence. J’en profite aussi au passage! La mission visa s’avère vite réglée mais pas à notre avantage: nous sommes dimanche donc l’ambassade est fermée, demain est un jour férié bouddhiste donc elle sera fermée aussi et l’Inde vient de faire passer de nouvelles réglementations concernant les visas touristiques qui ne jouent pas en notre faveur. Nous sommes donc obligés d’attendre mardi pour essayer de résoudre ce problème. Du coup on se venge sur le shopping: T.shirt, pantalons, shorts, sous-vètements, lecteur MP3 etc… Nous regagnons l’hôtel en début de soirée, les bras chargés mais épuisés.

Le lendemain, rebelotte. Nous nous promenons dans le quartier, finalisons quelques achats et mangeons des curry au poulet très épicés qui nous font transpirer encore un peu plus. Nous n’avons même pas le courage d’aller visiter un temple ou deux. De toute façon comme c’est un jour férié nous ne savons même pas si les sites touristiques sont ouverts. Nous passons aussi pas mal de temps sur internet pour préparer notre demande de visa. Nous avons besoin d’un titre de séjour de 6 mois avec double entrée car nous prévoyons une incursion au Népal pendant notre périple en Inde, hors vu les dernières modifications des lois indiennes concernant les visas touristiques il est probable que nous n’obtenions pas ce qu’il nous faut. Du coup nous accumulons les pièces justificatives de notre itinéraire présumé et rédigeons une jolie lettre expliquants nos motivations, histoire d’augmenter notre chance d’avoir le visa tant espéré. Sinon il va falloir que l’on repense sérieusement à notre itinéraire ce que nous n’avions pas vraiment prévu. C’est donc avec un petit stress que nous nous couchons, en croisant fort les doigts pour le lendemain.

Mardi 02 Mars, 8H30 du matin, nous sommes au pied du bureau de demande de visa pour l’Inde. Propres et bien habillés (l’apparence compte toujours dans ces moments là) nous déposons notre demande. L’agent administratif refuse de joindre nos pièces justificatives au dossier en nous laissant comprendre que, comme nous sommes Français, notre demande ne devrait pas poser de problème. Ah, le passeport français! Il ouvre quand même bien des portes qui restent fermées à d’autres nationalités. Nos visas seront disponibles dans une semaine, mais comme nous prévoyons de partir de Bangkok nous demandons s’il est possible de récupérer les passeports dans 15 jours seulement. Pas de problème. Il est 10H et nous ressortons le coeur léger du batiment. Maintenant le compte à rebours a commencé car ce soir nous partons pour Ko Lanta. Mais avant ça il nous faut acheter les tickets de bus, envoyer un colis en France avec tous les achats des 2 derniers jours et prendre une dernière douche avant de monter dans le bus de nuit et de passer plus de 12h dans les transports avant d’arriver enfin sur cette ile que nous aimons tant. Et après coup on peut dire qu’on l’aura bien mérité: les toilettes du bus de nuit n’avaient pas été vidangées donc je vous laisse imaginer l’odeur ambiante, nous avons du changer de véhicule vers 5H du matin pour prendre un bus ordinaire jusqu’à notre destination que nous avons atteint vers midi, sales, fatigués, transpirants mais heureux d’être enfin… au paradis.

Tokyo, suite et fin du 26 au 27/02

Le soir du 25, après notre journée au lac Ashi, nous rentrons sur Tokyo,voulant profiter un dernier jour de cette ville. A l’arrivée à notre hôtel une bonne surprise nous attend sur internet: Sébastien (cf Tokyo 1° épisode) nous propose de nous héberger chez lui la nuit du 26 Février.

Après une bonne grasse matinée, nous prenons donc la direction de Nippori, quartier où habitent Sébastien et Hélène. Seb nous attend à la sortie du métro et nous emmène chez lui. Il habite le long d’une petite rue commerçante de quartier et vit dans une maison traditionnelle japonaise avec tatami au sol et portes coulissante en papier de riz. Au moins on pourra dire qu’on aura dormi dans une maison typique même si ce n’est pas chez des Japonais! Nous passons la fin de matinée autour d’une tasse de thé à bavarder de choses et d’autres. Au moment de déjeuner Sébastien, qui doit s’absenter quelques heures, nous emmène dans le restaurant juste à coté de chez lui où nous pourrons savourer certainement notre dernier bol de ramens. Le programme de l’après-midi consiste en une visite au Musée Metropolitain Edo-Tokyo puis à trouver une salle de jeu où Mike puisse disputer 1 ou 2 parties de Go contre un Japonais. Le jeu de Go est un jeu de stratégie chinois très populaire au Japon et très compliqué. Jusqu’à présent quand Mike demandait où il était possible de jouer les gens étaient plus que surpris qu’un Européen pose cette question et lui demandaient s’il savait vraiment y jouer.

Après notre déjeuner nous filons donc en direction du musée. Si le batiment n’est pas beau en lui même, le musée a un bel espace intérieur où sont archivés reliques de la période Edo, reconstruction miniature du village qu’était alors Edo-Tokyo, reconstruction à grande échelle d’un théatre kabuki et de nombreux écriteaux retraçant l’histoire de Edo-Tokyo et du Japon. Mais l’éclairage y est minimal et après plus de deux heures passées au musée,la pénombre fini par nous abrutir. Lorsque nous ressortons le temps a changé: il pleut et il fait froid, ce qui fini de nous décourager. Nous laissons tomber nos projets et retournons nous mettre au chaud chez Sébastien. Nous passerons la fin d’après-midi ainsi que la matinée du lendemain en compagnie d’Hélène et Sébastien à mieux faire connaissance et à parler de la France et du Japon. Séb nous préparera une soupe miso pour diner agrémentée pour le dessert de ces drôles de gateaux de pate de riz aux couleurs extravagantes, fourrés à la crème de haricots rouges. Nous les quitterons en milieu de journée le 27 Février, notre avion pour la Thaïlande décollant en début de soirée. Merci de votre accueil Séb et Hélène, vous avez vraiment été des hôtes charmants. Bonne chance à vous pour cette fin de séjour au Japon. Si la suite de vos aventures vous amène à passer à Toulouse, vous savez par quel intermédiaire nous joindre, vous serez vraiment les bienvenus.

Le lac Ashi et le Fuji-San 25/02

Ce coup-ci nous sommes à l’heure pour le train, voire même bien en avance ce qui nous permet de prendre tranquillement notre petit-déjeuner à la gare en attendant l’heure du départ. Nous partons nous balader aux environs de la ville d’Hakone, sur les berges du lac Ashi d’où nous pourrons vraisemblablement admirer le mont Fuji. En arrivant à Odawara, notre terminus, on nous propose d’acheter un pass incluant l’ensemble des transports nécessaires pour découvrir le lac Ashi et ces alentours. Nous sommes un peu pris au dépourvu car nous n’avons pas vraiment préparé cette excursion et finissons par acheter ce pass et une fois de plus nous nous retrouvons dans une sorte de circuit organisé avec des centaines d’autres touristes. Ca me rappelle quelque chose, bien que se soit loin d’être aussi catastrophique qu’à Carthagène! Et puis les touristes sont en majorité Japonais ce qui nous permet de garder la sensation d’être des étrangers.

Nous commençons donc notre périple par un petit tour en train local et arrivons dans un village aux pieds des montagnes. De ce village nous prenons un bus pour nous emmener sur les berges du lac Ashi. Nous nous promenons un peu dans la forêt environnante et sur le bord du lac, mais malgré le soleil il fait très froid et comme il est l’heure de déjeuner nous nous laissons rapidement happer par un petit restaurant pour nous mettre au chaud. Hélas pendant notre pause déjeuner le temps se voile et le mont Fuji, si beau une heure auparavant, joue maintenant à cache-cache dans les nuages. En attendant d’embarquer sur le bateau qui va nous permettre de traverser le lac nous espèrons que le temps se découvre car c’est durant la traversée que nous sommes sensés avoir le meilleur point de vue sur le Fuji-San. Mais non, des nuages de plus en plus épais continuent de s’amonceller sur les cimes environnantes et la température continue  de chuter. A la sortie du bateau nous grimpons directement dans un funiculaire qui nous permet de passer au dessus des petites montagnes encadrant le lac. C’est notre dernier espoir d’apercevoir le mont Fuji. Ce sera bref mais pendant quelques minutes il sortira des nuages et nous donnera l’occasion de l’admirer. A mi-course nous descendons du funiculaire car il semblerait qu’il y aie un observatoire à quelques minutes de la station. Nous suivons le sentier jusqu’à une zone dégagée de la forêt mais hélas l’observatoire ne donne pas sur le Fuji mais sur le lac en contrebas que nous avons déjà pu contempler à loisir. Un peu dépités nous continuons tout de même plus loin et c’est auprès d’habitations perchées sur le flanc de la montagne que nous trouvons un petit coin d’où profiter une dernière fois de la vue du Fuji-San.

L’après-midi touche à sa fin et il est l’heure de terminer notre petit périple. Retour au funiculaire puis une fois atteint le terminus, nous sautons dans un téléphérique qui nous ramène vers le petit village aux pieds des montagnes d’où nous reprenons un train pour rentrer vers Tokyo. La journée, quoique agréable, fut quand même un peu décevante car nous avons plus découvert les moyens de transport autour du lac Ashi que du lac en lui même. Ce n’est définitivement pas le genre de journée qui marquera nos esprits. Heureusement qu’il y avait le Fuji!

Hiroshima 24/02

8H25: la journée commence mal, nous venons de rater notre train pour Hiroshima et le suivant n’est qu’à 9H50. Mauvaise humeur. Après quelques minutes de réflexion nous décidons d’y aller quand même, même si le temps de trajet aller-retour (5H) est équivalent au temps que nous allons passer sur place. En attendant nous prenons notre mal en patience en errant dans la gare.

12H28: nous arrivons enfin. Pour éviter de perdre du temps à déjeuner nous avons manger des plateaux « tout prêt » dans le train et franchement le fast-food japonais nous pourrions en manger tous les jours. Là encore, au centre d’information  on nous fournit une carte de la ville sur laquelle on nous indique spontanément les lieux en rapport avec le fameux bombardement du 06 Août 1945, principales attractions de la ville, hélas. Nous n’avons que l’après-midi devant nous et partons au pas de course.

Nous commençons par la visite du jardin Sukkeien. Il semblerait que se soit l’endroit privilégié pour faire des photos de mariage car nous rencontrons deux couples en habits de cérémonie en pleine séance « shooting ». Nous n’osons voler de photos d’eux mais prenons notre temps pour admirer leur beauté et l’élégance de leurs vêtements. Le jardin, qui n’était plus qu’une friche aprés le bombardement, a été entièrement recréé. Aujourd’hui les pruniers y fleurissent de nouveau et l’on a du mal à imaginer la désolation d’alors. Nous passons quelques minutes à errer dans les allées entre les arbres en fleurs, passant du rose au blanc ou au violet. Ça sent incroyablement bon. Ce n’est pas encore la période du fameux Cherry Blossom mais nous sommes déjà gatés. Le jardin est agréable mais très simple et après avoir enjambé le pont du bassin central (seul ouvrage des lieux ayant résisté) nous décidons de continuer notre chemin.

Direction le château d’Hiroshima, ancien quartier général des forces impériales. Là non plus le parc n’a rien de particulier: pas de jardin zen, pas de bonzaï, pas de sculpture. La tour à 4 étages du chateau construite au bord des douves n’en reste pas moins jolie à regarder. Le temps de prendre quelques photos d’un banc de carpes et nous poursuivons.Japon-198.JPG

Nous arrivons dans le quartier de l’hypocentre du bombardement et tombons stupéfaits sur le A-Bomb Dome, l’une des ruines conservées en souvenir de cet évènement. Sur le panneau commémoratif, une photo prise 3 mois après le bombardement montre la destruction totale du quartier. Tout a été dévasté à part cet édifice. Aujourd’hui, il est toujours là, debout au milieu d’une ville toute neuve, grouillante de vie. Le contraste est saisissant et nous restons là quelques instants, émus, car cet épisode de l’histoire appris par tous à l’école prend ici toute sa dimension.

Nous nous dirigeons enfin vers le Parc et le Musée du Mémorial de la Paix. Dés les premières photos, l’exposition que nous découvrons au musée nous saisie. Sur tous les clichés ce n’est que désolation à perte de vue. Mais encore plus que les photos, c’est la salle dans laquelle sont exposés des dessins de survivants qui nous trouble Mike et moi. Les scènes dessinées sont d’un tragique sans commune mesure et les témoignages qui les accompagnent les rendent encore plus poignants. Certains dessins ont été réalisés 10 ans après le bombardement, d’autres 20 ans après et certains même il n’y a que quelques années seulement, c’est à dire presque 60 ans après le drame. Ce matin du 06 Août 1945 à 8H15 la ville  d’Hiroshima fut détruite en un instant, plus de 75 000 Japonais perdirent la vie et l’horreur de l’Histoire marqua à jamais la mémoire des survivants. En ressortant du musée nous passons devant la Flamme de la Paix et devant le Cénotaphe des Victimes de la Bombe-A, deux des multiples monuments commémoratifs du parc et c’est en espérant qu’un jour l’Humanité s’assagira pour connaitre la paix que nous rentrons vers Kyoto, encore plus décidés que d’habitude à profiter de la vie.

Nara 23/02

Après un fabuleux petit-déjeuner dans notre « Super Hotel », nous prenons le train pour Nara, un petit village réputé pour la beauté de ses temples classés au patrimoine mondial de l’UNESCO,  à 1H30 au sud-est de Kyoto
Dés notre arrivée, au centre d’information, on nous fournit une carte de la ville sur laquelle on nous indique le parcours à suivre pour découvrir les temples et le quartier de la vieille ville. Efficacité! Sans perdre de temps, nous partons donc dans les rues de Nara, direction le parc et la forêt dans lesquels sont regroupés la plupart des édifices. Après seulement quelques patés de maisons, nous arrivons en bordure du parc et croisons rapidement la route des cerfs qui peuplent les lieux et constituent la 2° attraction de la ville. On peut même acheter des biscuits conçus exprès pour eux pour les nourrir, activité qui doit avoir du succès vu comme certains sont gras. Les pauvres, ils vont finir par mourir de diabète à force!

Nous nous baladons tranquillement dans le parc en passant à coté de plusieurs petits temples et d’une pagode à cinq étages. Nous continuons vers le temple Todai-Ji, le plus grand palais en bois jamais construit au monde. Après avoir franchi deux massives portes en bois, qui à l’époque devaient être prolongées de part et d’autre par de hautes murailles, nous découvrons enfin le palais. Il est effectivement d’une taille plus qu’honorable et renferme plusieurs statues dont une grande représentation de Bouddha. En ressortant nous tombons sur des groupes scolaires venus en excursion à Nara. Là encore c’est un vrai cliché: écoliers et écolières en uniformes bleu marine et professeurs fournissant les explications avec des porte-voix.

Nous poursuivons ensuite vers les hauteurs de la forêt et un autre temple d’où nous bénéficions d’une vue panoramique sur le parc et la ville en contrebas malgré un voile de brume. Là aussi il y a de petites fontaines à prières, des lampions et lanternes, un gong et de splendides portes en bois sculptés et en fer forgé ou en papier de riz.

Nous redescendons dans la forêt et continuons notre chemin vers d’autres temples. A l’entrée de l’un d’eux nous sommes interpelés par un groupe d’étudiants d’environ 14 ans. Leur professeur d’anglais leurs a donné un exercice à faire auprès de visiteurs étrangers. Ils nous abordent dans un anglais maladroit mais touchant, se présentent, expliquent leur situation et nous demandent si nous voulons bien leur accorder quelques minutes pour remplir leur questionnaire. Nous nous exécutons sous leurs yeux interrogateurs et à la question « qu’est-ce qui vous a le plus surpris au Japon? » nous répondons: les toilettes haute-technologie. Au moins ils auront une bonne partie de rigolade en cours d’anglais au moment d’analyser les questionnaires. Pour finir ils nous demandent s’ils peuvent nous prendre en photo et semblent surpris lorsque nous leurs demandons la même chose en retour. Tout le monde se prête au jeu et les étudiants repartent en criant, tout excités de cette aventure avec des étrangers. Le Japon est un pays qui ne s’est ouvert au tourisme il n’y a que quelques dizaines d’années et même les jeunes sont encore conditionnés par cette culture conservatrice et socialement hyper-réglementée. Le contact avec autrui, et à plus forte raison avec un étranger, n’est pas aussi naturel que chez nous et c’est à ce moment là que nous en prenons bien conscience.

Quelques minutes plus tard, alors que nous sommes sur le point de retourner vers la ville, un homme d’une bonne soixantaine d’années nous aborde à son tour. Il nous explique qu’il fait partie des volontaires du parc pour fournir informations et explications aux touristes. Nous bavardons quelques minutes du temple  Kasuga Taisha auprès duquel nous sommes puis la conversation dérive vers des sujets plus personnels. Il nous dit avoir appris l’anglais tout seul, depuis qu’il est à la retraite, désireux de pouvoir entrer en contact avec des étrangers. Il est allé plusieurs fois en France et nous raconte son ressenti et ses aventures à lui, là-bas, dans notre pays. Il est ébahi quand nous lui apprenons que nous sommes en voyage pour un an et que nous arrivons juste d’Amérique Centrale. Il nous demande comment nous faisons pour voyager aussi longtemps et même s’il semble envier notre hardiesse, il a du mal à comprendre que nous ne soyons pas au travail soucieux d’épargner pour nos vieux jours, comme il l’a fait pendant tant d’années. Là encore, un univers sépare nos deux cultures et nos deux modes de vie mais c’est ce genre de confrontation qui fait la richesse du voyage et des rencontres qu’il occasionne. Nous prenons le chemin du retour en sa compagnie et profitons des histoires et anecdotes qu’il nous raconte sur Nara. Comme une fois de plus nous n’avons pas mangé, il nous propose de nous emmener dans un petit restaurant qu’il a l’habitude de fréquenter, où nous pourrons déguster de bons Okonomy Yaki, la pizza japonaise selon ses termes. Il passe commande pour nous mais nous quitte en nous expliquant qu’il doit rentrer chez lui car sa femme va bientôt servir le diner. De notre point de vue, les Okonomy Yaki ressemblent plus à une omelette à laquelle vous ajoutez beaucoup de crème, des épices, des herbes et divers ingrédients pour varier le gout. C’est délicieux et comme nous sommes affamés nous en commandons une 2° tournée, ce qui à l’air d’amuser les serveurs. Pour digérer nous partons nous balader dans la vieille ville, mais après les magnifiques quartiers de Pondocho et Gion à Kyoto, nous ne trouvons rien d’exceptionnel au vieux Nara et, la nuit tombant, nous retournons vers la gare pour prendre notre train de retour.
Arrivés à Kyoto une mauvaise surprise nous attend. Notre « Super Hotel » affiche complet pour le lendemain et comme nous n’avions prévenu personne que nous pensions rester ici, nous devrons libérer la chambre. Zut, zut, zut et zut. Après quelques temps sur internet nous finissons par trouver un autre hotel à un prix honorable mais nous savons déjà qu’il ne sera pas aussi bien que celui-ci. Nous avons vraiment été trop stupides sur ce coup et c’est déçus et agacés de notre bétise que nous nous couchons, après avoir quand même mangé de savoureux sashimi dans la guinguette d’à coté.

Kyoto du 20 au 22/02

Après une matinée passée à boire du café et surfer sur internet à l’hôtel, nous prenons le train en milieu de journée direction Kyoto à 3 heures de là. Avant de quitter les USA nous avons acheté des » Japan Railpass »: c’est un pass auprès de la compagnie de chemins de fer Japan Rail, valable uniquement pour les touristes en visite au Japon, et qui vous permet de vous déplacer dans tout le pays pendant une semaine pour la somme de 235 euros, soit en gros le prix d’un aller-retour Tokyo-Kyoto. Autant vous dire que si  vous voulez voir du pays il vaut mieux l’avoir, sinon cela coute une fortune. Nous grimpons à bord du Shinkansen, équivalent de notre TGV en mieux: il y a plein de place pour les jambes entre deux rangées de sièges, il y a des distributeurs de boissons, les WC sont super propres etc, etc, etc… Et la ponctualité! Encore un bel exemple d’organisation. Juste pour information, il n’y a eu qu’un seul accident mineur en 30 ans d’exploitation.Japon-188.JPG

Nous arrivons à Kyoto vers 16H30 et nous rendons chez Youri, un Hollandais qui nous héberge pour deux nuits. Mais nous sommes en avance et il n’est pas encore rentré chez lui. Nous décidons donc d’aller faire un petit tour au temple à quelques centaines de mètres de là en attendant. Hélas, le site est déjà fermé et nous nous retrouvons à errer dans la rue avec nos gros sacs sur le dos jusqu’à 18H, heure de notre RDV. Youri habite un tout petit appartement de 25m² où l’espace, à trois, est plus que réduit mais ça ne le décourage pas d’accueillir des voyageurs. Après avoir papoté quelques heures, il doit ressortir travailler et en chemin nous emmène dans un endroit où nous allons enfin pouvoir déguster des ramens, ces nouilles japonaises qui sont un art dans la tradition culinaire du pays. Sans lui nous n’aurions jamais deviné que derrière cette petite porte en bois se cachait un restaurant. C’est une vrai frustration dans ce pays, la difficulté à communiquer avec les gens (car peu de Japonais parlent anglais), de ne pas savoir ce qui est écrit sur les devantures de magasins et de fait, la quasi impossibilité de sortir des sentiers battus touristiques et donc de vraiment vous connecter avec la culture japonaise si vous ne connaissez personne pour vous  servir de guide. Nous pénétrons donc dans ce petit bistrot et demandons au hasard un plat sur le menu: ramen à la viande de porc. Nous sommes ravis, c’est délicieux, et le préparatif des nouilles est un vrai spectacle à lui tout seul. Puis nous retournons chez Youri et passons la soirée à parler du Japon, des Japonais et d’autres diverses choses.

Le  jour suivant, à deux pas de l’appartement, nous découvrons une boulangerie qui regorge de choses délicieuses pour le petit déjeuner. Un petit café par la-dessus et nous sommes prêts pour entamer notre exploration de la ville. Nous commençons par le temple Ginkakuji, celui d’hier soir. Le temple en lui même est en restauration mais nous y découvrons un joli jardin zen et une jolie rue commerçante pour y aller.

Puis nous marchons direction le centre en nous arrêtant fréquemment visiter les sanctuaires qui jalonnent notre route et en prenant un bon fou-rire devant cette affiche: chercher la ressemblance?!Japon-69.JPG. Nous traversons la rivière Kamo et longeons l’une des berges bordée de petites maisons en bois traditionnelles, puis nous finissons par arriver au palais impérial (encore un). Nous manquons à nouveau de chance car le palais est fermé au public le week-end. Du coup, nous nous baladons quelques temps dans le parc sans but particulier puis prenons un bus jusqu’au temple Ninnaji, au nord de la ville, au sein duquel a été construite une pagode à cinq étages. La plupart des temples se composent de la même manière: une grande porte en bois encadrée par deux statues à l’air méchant pour protéger le site des mauvais esprits (l’une, la bouche ouverte représentant la naissance; l’autre la bouche fermée représentant la mort), un grande cour intérieure, des statues et des fontaines pour les prières et plusieurs batiments dont le palais.

Dans un ultime effort concernant les temples, nous filons à quelques kilomètres de là admirer le palais doré du temple Kinkakuji. Nous sommes récompensés de notre persévérance car ce temple est sensiblement différent des autres et à l’heure du couché de soleil ses reflets dorés se répercutent merveilleusement dans le lac, et ce couple en habits traditionnels rajoute au charme du lieu. Nous tentons aussi notre chance à l’une de ces petites fontaines « à voeux » mais nos pièces de monnaie ratent la coupole à atteindre pour que nos requêtes soient exaucées. En fin de journée nous rentrons chez Youri et nous retournons tous ensemble manger ces succulents ramens.

Le lendemain, rebelotte: nous enfilons nos chaussures, dévalisons la boulangerie et partons sillonner les rues de Kyoto. Nous commençons par visiter le sanctuaire Heian, le plus fréquenté de la ville, puis nous dirigeons petit à petit vers le marché de Nishiki en plein centre-ville. Là encore, pas un cri, pas de déchet au sol, étrange pour un marché, non? Les étals débordent de choses inconnues, aux couleurs parfois surprenantes, qui aiguisent ma curiosité. J’aurais envie de gouter à tout! A défaut, nous achetons quelques beignets à la composition inconnue, car il est tout de même l’heure de déjeuner donc autant en profiter.

Après cela nous faisons un rapide aller-retour chez Youri pour récupérer nos sacs car ce soir nous dormons à l’hôtel. Nous avons réservé une chambre pas trop chère (5900 yens soit 50 euros, un bon prix pour le Japon) au « Super Hotel », en plein centre, et lorsque nous y arrivons, nous découvrons que cet hôtel porte bien son nom, il est super. Réception en grande pompe, internet, chambre super propre, moderne et spacieuse, petit déjeuner à volonté avec croissants, pains au chocolat, saucisses, omelettes, céréales, café, jus de fruit…et le « must »: spa gratuit pour les clients (dont nous ne trouverons pas le temps de profiter!!). Ah non, j’allais oublier, le meilleur de cet hôtel se sont les WC: siège chauffant, renouvellement de l’eau avant usage pour que vos fesses restent propres en cas d’éclaboussures intempestives lors du « plouf », jets d’eau pour vous nettoyer le derrière aprés avoir accompli votre mission.Trop bien. Du coup nous décidons d’établir notre QG ici et de rayonner à la journée autour de Kyoto, en rentrant tous les soirs.

En fin d’après-midi nous ressortons pour aller visiter les vieux quartiers de la ville. Nous commençons par le temple Chion. Les allées sont bordés de lanternes, des lampions sont allumés pour éclairer les édifices, c’est féerique et ces trois jeunes Japonaises en habit de cérémonie finissent de parfaire à l’ambiance sacrée des lieux.

Nous poursuivons en nous baladant dans les quartiers de Gion et Pondocho, où nous pourrions croiser la route d’une geisha avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance. Bien évidemment cela n’a pas été le cas mais ces quartiers valaient quand même le détour. On se croirait revenu 50 ans en arrière dans un petit village de la campagne japonaise. Les ruelles sont pavées, bordées de maisons en bois dont les façades racontent à elles seules des décennies d’histoire et le subtile éclairage des rues met en valeur les pruniers en fleurs et les ponts en pierre qui enjambent le petit ruisseau qui coule sans bruit au pied des habitations. Images de décor de cinéma.

Après quelques heures de promenade nous finissons par aller diner dans un restaurant où le chef prépare nos sushis sous nos yeux gourmands puis nous rentrons à l’hôtel planifier le programme des jours à venir car nous ne sommes au Japon que pour peu de jours donc hors de question de perdre du temps.

Tokyo du 17 au 20/02

Nous avons quitté les USA le 16 en milieu de journée et nous arrivons au Japon le 17 en fin d’après-midi. Pourtant, nous n’avons volé que 12 heures mais nous avons fait un saut dans le temps de 1 journée en passant la ligne de changement de date, en plein milieu du Pacifique. Nous venons de changer de continent et c’est comme si nous commencions un nouveau voyage

A partir de l’aéroport, nous prenons un train qui, en moins d’une heure, nous emmène à Ueno, un des centres-villes de l’agglomération de Tokyo où nous comptons dormir ce soir. Malheureusement, le Japon n’est pas un pays où l’on s’organise à la dernière minute et les premiers établissements que nous visitons affichent complet ou des prix hors budget. Froid, faim, fatigue, nous finissons par jeter l’éponge et nous payons un hôtel à 10500 yens la nuit soit 90 euros. Et c’est loin d’être le plus cher! Puis nous allons diner dans un petit resto juste à coté où nous redécouvrons avec plaisir les saveurs de la cuisine asiatique, même si ce soir là il s’agit de nourriture coréenne!

Le lendemain matin, surprise: il neige. Décidément, ça nous poursuit. Mais malgré le froid et l’humidité qui transpercent nos pauvres polaires nous partons à l’assaut de la ville. Direction Tokyo centre et son palais impérial. Hélas le palais en lui-même n’est pas ouvert au public. Nous filons donc vers les jardins du palais, accessibles à notre curiosité, et nous promenons toute la matinée entre hauts murs en pierre et maisons en bois traditionnelles.

Petit à petit le soleil fini par percer timidement au travers des nuages et nous réchauffe un peu. Nous passons devant le Nippon Budokan, un stade de sumo et nous arrêtons auprès des douves qui entoure le parc pour une pose junk-food à la japonaise: sushis à emporter. Trop bon!! Nos errances citadines de l’après-midi nous amènent  à découvrir d’autres parcs où nous croisons au hasard des écolières en uniformes, des femmes en kimono ou des personnes masquées. Nous traversons aussi le quartier des livres d’occasion puis celui des instruments de musique. En chemin nous nous arrêtons régulièrement pour visiter de petits sanctuaires, comme le Kanda Myojin, où les japonais viennent faire leurs prières. D’ailleurs en y regardant d’un peu plus près, il n’y a pas que des Japonais qui écrivent leurs voeux sur ces petites planchettes de bois.

Puis nous arrivons à Akihabara, le fameux quartier de l’électronique de Tokyo, où un batiment sur deux est un immeuble de salles de jeux sur 5 étages et le batiment suivant est un centre commercial de multimédia uniquement. Nous trainons quelques temps au milieu des enseignes lumineuses  recouvrant les façades des immeubles puis nous dirigeons distraitement vers Ueno en traversant Ameyoko, un marché d’articles divers, pour retrouver la chaleur de notre chambre d’hôtel car depuis que le soleil s’est couché, il fait franchement froid. Sur le trajet du retour nous nous arrêtons manger dans un de ces restos populaires où vous commandez votre plat sur un distributeur automatique. Heureusement qu’ils y avaient des images pour nous aider à choisir!!!! En dehors de ce que nous avons vu, il y a trois choses qui nous ont marqués aujourd’hui. Tout d’abord la propreté et le calme de cette ville de presque 13 millions d’habitants: pas un coup de klaxon en ville (pas tellement de voitures d’ailleurs), pas un mégot de cigarette ni un papier qui traine par terre. Quand on arrive d’Amérique centrale ça change! Ensuite il est interdit de fumer dans la rue pour (justement) ne pas jeter les mégots n’importe où et ne pas risquer de bruler un enfant. Du coup ils ont installé des zones fumeurs assez régulièrement partout en ville. Par contre , chose illogique pour des français, ils fument au restaurant, dans les bars et dans les hôtels. Enfin, même si l’on s’en doutait déjà, l’organisation et l’efficacité des services publiques nous ont impressionnés. Il y a des panneaux de signalisation partout (d’ailleurs il y en a tellement qu’au début c’est un peu difficile de s’y retrouver mais on prend vite le pli), des plans de la ville à chaque carrefour, des agents pour vous aider aux guichets automatiques du métro, des chemins en reliefs pour mal-voyants tout au long des trottoirs ainsi que des signaux sonores à chaque coin de rue pour les guider lorsqu’ils traversent, dans les escaliers il y a un coté pour monter et l’autre pour descendre…Des exemples comme ça il y en a des centaines. C’est vraiment impressionnant et il y a de quoi en prendre de la graine.

Le lendemain nous partons découvrir le parc de Ueno juste à coté de notre hôtel.  Entre temples (dont ce superbe trompe-l’oeil du temple Toshogu) et pruniers en fleurs, nous nous baladons ainsi un certain temps, jusqu’à l’heure de notre rendez-vous avec Sébastien. C’est un français venu s’installer au Japon avec sa compagne il y a quelques mois. Nous lui avions envoyé une demande de Couchsurfing à laquelle il n’avait pu donner suite, mais il nous avait proposé de nous rencontrer pour boire un verre. Direction Iidabashi où nous devons nous rejoindre. Nous déjeunons ensemble et Sébastien nous parle un peu de Tokyo en nous donnant de bons plans pour découvrir Shinjuku et Shibuya (quartiers que nous prévoyons de visiter cet après-midi), des Japonais et de leur culture, de la vie d’étranger dans ce pays où il est difficile de communiquer si vous ne parler pas japonais et si vous ne savez pas lire les « kanjis ». Nous passons un agréable moment et nous quittons en nous disant que l’on essaiera de se revoir lors de notre retour à Tokyo à la fin de notre séjour.

Il est 16H lorsque nous partons vers Shinjuku. Nous commençons par nous rendre aux tours du gouvernement métropolitain qui possèdent un observatoire au dernier étage. La lumière de fin de journée n’est pas vraiment belle mais la vue panoramique de Tokyo n’en reste pas moins incroyable avec des buildings et des habitations à perte de vue. En sortant des tours, la nuit est presque tombée et les enseignes lumineuses scintillent déjà de tous leurs feux. Il y en a partout. C’est ce que les guides appellent  » La ville électrique » et  c’est vraiment impressionnant. A deux pas de là, il y a  aussi Kabukicho, le quartier des bars à hôtesses (ou à hôtes pour les filles). Du coup nous croisons la route de garçons et de filles au look bien particulier avec des coiffures d’enfer. Dans ce quartier un bâtiment sur trois est un bar, le suivant un salon de coiffure et le troisième une boutique vendant robes de cocktail et costumes. Ils sont super organisées ces Japonais!!

Vers 19H nous filons vers Shibuya, autre haut-lieu de la vie nocturne à Tokyo. Du haut de la passerelle en verre de la station de métro nous restons à regarder le balais des piétons et des voitures au carrefour en contre-bas. Vous savez c’est comme dans les films quand le feu passe au rouge, le flot de voiture s’arrête et des centaines de piétons amassés sur les trottoirs se jettent tout à coup sur la chaussée pour traverser. Nous descendons dans la rue pour nous mêler à la foule et  nous retrouvons un peu la même ambiance qu’à Shinjuku: les panneaux lumineux pullulent, de la musique s’échappe des lieux à la mode fréquentés par la jeunesse japonaise et les gens sont super lookés. De manière générale on peut dire que le Japon est le pays où nous voyons le plus de belles filles au m²: longilignes, féminines, souvent en jupe courte et bottes à talon, bien coiffées et maquillées (parfois un peu trop ). En rigolant, Mike me dit qu’ici n’importe quel homme peut tomber amoureux tous les 50m. C’est pas faux, le mythe brésilien est définitivement surfait comparé aux beautés japonnaises! Mais le froid à raison de nous et après avoir diné dans le même genre d’endroit que la veille nous décidons de rentrer. Demain nous partons pour Kyoto.

Lac Tahoe et San francisco du 11 au 16/02

Il est 02H30 du matin et comme par miracle Jamie arrive en même temps que nous à l’aéroport, alors que nous ne l’avions pas eu directement au téléphone. Son réseau de copains fonctionne super bien. D’ailleurs elle est accompagnée de Rocky, un autre ami à elle, chez qui nous passerons la nuit avant de partir demain direction le lac Tahoe, pour aller…skier!! Jamie est une amie américaine qui vivait en France depuis quelques années et qui est rentrée aux USA l’an dernier. Elle s’est installée à Portland et quand elle a su que l’on venait à San Francisco elle a décidé de profiter de l’occasion pour nous voir et nous a organisé un petit week-end.

Nous découvrons émerveillés le loft de Rocky: un vieux  hangar qu’ils ont acheté à plusieurs copains, aménagé de façon hétéroclite certainement à grands coups de récupération en tous genres. C’est une sorte d’annexe à leur logement personnel pour venir peindre, composer de la musique, bricoler et faire la fête. L’ambiance est très artistique avec ici un tableau abstrait, ici une sculpture et tout un tas de vieilles choses dont on n’ imagine même pas la valeur dont un vieux pôèle à bois dans lequel nous allumons un feu pour nous chauffer (car il n’y a pas de chauffage). On se croirait vraiment dans ces lofts collocatifs des années 70 comme ceux que l’on imagine en lisant « Les Chroniques de San Francisco » de Armistead Maupin. Mais est-ce que ce n’est pas le cas en fait? La nuit sera courte mais régénératrice après toutes nos aventures de la veille. Avant de prendre la route pour le lac Tahoe, Jamie nous emmène faire un petit tour dans San Francisco, histoire de découvrir quelques quartiers cultes et les fameuses rues pentues que croisent les lignes de tramway. Puis nous retrouvons Yasir, un ami à elle, pour un brunch dans un café-brasserie et aussi pour que Mike puisse enfin récupérer le nouvel appareil photo qu’il a commandé sur internet et que Yasir a gentiment réceptionné chez lui. Vous imaginez l’état de Mike une fois qu’il a eu son nouveau joujou dans les mains!! Enfin, en début d’après-midi, nous quittons San Francisco, car une longue route nous attend pour rejoindre le lac Tahoe dans la Sierra Nevada.

Nous y arrivons en début de soirée. Il y a de la neige partout, nous faisons de la buée en respirant et nous sommes transits de froid. Eric, encore un ami de Jamie qui travaille à la station Northstar du lac Tahoe, nous accueille chez lui pour le week-end. Il a tout organisé pour notre arrivée: équipement complet pour chacun (des gants à la planche de snow) et forfaits. Du coup, le lendemain autant vous dire qu’on ne se fait pas prier, direction les pentes enneigées pour une folle journée de descentes! Etant donné que Jamie et moi sommes débutantes en snowboard, Mike part seul dévaler les pistes et profiter au maximum du domaine. De notre coté, nous réapprenons lentement à faire nos virages et réussissons sans trop de mal à faire quelques descentes. Hélas, mises en confiance, nous nous sentons pousser des ailes et inévitablement nous finissons par tomber méchamment. Jamie sera courbaturée de la tête aux pieds le lendemain et moi je récolte un énorme hématome au genou et certainement un coccyx félé, vu la difficulté que j’ai à m’asseoir, le bleu « violet foncé » sur ma fesse droite et la douleur qui irradie dans le bas de mon dos à chaque mouvement. Bravo! C’est malin de s’être fait mal au … étant donné les heures d’avion et de bus qui nous attendent d’ici quelques jours. Le dimanche matin nous remercions Eric de son accueil et reprenons la route car Jamie travaille le lendemain. Nous faisons tout de même une halte au bord du lac, histoire d’admirer le paysage et prenons la direction de San Francisco.

Là encore Jamie nous emmène chez Josh, un de ses très bon ami, qui nous offre l’hospitalité pour le reste de notre séjour ici. Il vit en collocation avec trois autres personnes, dans une maison de Sunset District, au sud de la ville. Après un petit en-cas dans un bistrot du quartier, Jamie nous quitte car elle doit prendre l’avion le soir même pour rentrer à Portland. Nous retournons chez Josh où nous faisons connaissance avec ces collocs. Il y a de l’ambiance car l’une d’entre elle a invité quelques amis pour une séance Body-painting.Toute la soirée nous voyons donc défiler des gens plus ou moins dénudés, transformés petit à petit en tableaux mouvants. Intéressant. De notre coté, nous faisons une petite virée dans la superbe Cadillac de Josh, histoire de découvrir les coutumes locales: drive-in à « In and Out Burger », les meilleurs burgers d’Amériques, immédiatement suivi d’un drive-in à  « Cream n’ Crispy », les meilleurs doughnuts d’Amérique. Equilibré tout ça!

Pour notre dernier jour à San Francisco nous partons à la découverte de la ville. Après avoir pris un succulent petit-déjeuner à base de bagels avec Josh et Colton (un des collocs), nous prenons la direction du centre et dés la sortie du métro les clichés s’enchainent: de hauts buildings, un afro-américain qui joue de la percu sur des bidons vides, des facades d’immeubles avec les escaliers coulissants servant d’issues de secours et un homme portant un panneau annonçant  » Jésus Christ vous aime ». Ouaah, c’est comme dans les films! Nous traversons China Town (incontournable), piquons vers Russian Hill (quartier dans lequel vivent les protagonistes du livre de Maupin), longeons la baie de San Francisco où nous devinons l’ile d’Alcatraz dans la brume de fin d’après-midi et arrivons enfin au pied du fameux Golden Gate Bridge. Notre petite balade est terminée et nous rentrons passer tranquillement la soirée chez les garçons, avant de nous envoler vers le Japon le lendemain.

Mille mercis à Jamie bien sûr d’avoir organisé tout notre séjour à San Francisco , y compris ce fabuleux week-end au lac Tahoe, et d’avoir fait tant de kilomètres pour venir nous voir. Mille mercis aussi à Rocky, Eric, Josh et Colton de nous avoir reçu comme des rois. Encore merci à Yasir de nous avoir facilité la tache en réceptionnant l’appareil photo. Nous gardons vraiment de très bons souvenirs de ces quelques jours et espèrons avoir l’occasion de les revoir, soit aux Etats-Unis lors d’un prochain voyage, soit en France. Ils savent que la porte de notre maison leur est grande ouverte.